Taux de suicide: une maman veut faire changer les choses
Les mots «Santé mentale» et «dépression» ne faisaient pas partie du vocabulaire de Martine Brault avant que son fils Patrick ne s’enlève la vie, à l’âge de 20 ans. Elle a mis en ligne une pétition sur le site de l’Assemblée nationale pour que le gouvernement du Québec investisse dans la santé mentale des Québécois.
(Photo – Deposit Photos)
Concrètement, Mme Brault aimerait voir des budgets débloqués pour l’éducation des Québécois en matière de santé mentale, que tous les enfants et adolescents soient évalués au moins une fois par an pour s’assurer de leur bonne santé mentale et que les Québécois puissent avoir accès directement à un psychologue sans être référés par un médecin, et que ces consultations soient payées par la Régie de l’assurance maladie du Québec.
Elle cite en exemple le gouvernement ontarien qui a récemment annoncé des investissements de 2.1 billions en santé mentale pour les quatre prochaines années.
«La seule raison pour laquelle j’ai su que mon fils était dépressif, c’est parce que ses amis sont venus me dire qu’il pleurait souvent, qu’il avait des gros down. Même s’il m’avait dit qu’il ne se sentait pas bien, qu’il ne se comprenait plus, je crois que je n’aurais pas compris qu’il s’agissait de signes de dépression», rapporte sa mère, qui a multiplié les lectures sur la santé mentale depuis que Patrick a décidé de terminer ses jours contre un muret sur l’autoroute Duplessis, le 6 septembre dernier.
Photo TC Media – Marie-Pascale Fortier
Ce matin-là, elle avait rêvé à lui. Il lui disait qu’il l’aimait, mais qu’il devait partir. À son réveil, elle apprenait le décès d’un jeune homme sur l’autoroute Duplessis, le décès de son fils. «Un beau grand gars souriant… c’était un amour», décrit-elle.
La mère endeuillée souhaiterait que le Québec prenne exemple sur d’autres pays qui éduquent les jeunes sur la dépression et le suicide dès leur plus jeune âge. «Il faut que les Québécois comprennent le langage de la dépression», martèle Martine Brault.
Considérant que 80% des personnes qui s’enlèvent la vie sont atteints de dépression, elle croit que c’est en sensibilisant la population sur la maladie que le taux de suicide diminuera dans la province. «La sensibilisation, ça fonctionne. On l’a montré avec les accidents de la route», estime-t-elle.
Mme Brault partage de l’information au sujet de la santé mentale sur la page Facebook «Patrick Chouinard hommage», où un lien vers la pétition est également disponible.
Photo gracieuseté
Quelques chiffres
50% des maladies mentales apparaissent avant l’âge de 14 ans.
Près de 20 % de la population du Québec, soit 1 personne sur 5, souffrira d’une maladie mentale au cours de sa vie. Pourtant, moins de la moitié des personnes qui souffrent d’une maladie mentale consultent un professionnel.
En 2020, la dépression sera la 2e cause de maladie et d’incapacité, après les maladies cardiovasculaires.
Données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Gouvernement du Canada; Plan d’action en santé mentale du Québec 2015-2020.
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