Le réaménagement de l’ex-quartier militaire tarde à venir
Déserté par ses occupants depuis un bon moment, l’ancien quartier militaire de Sainte-Foy suscite beaucoup d’intérêt et de spéculation. Les résidents qui s’inquiètent de voir ses bâtiments inhabités dépérir au grand jour devront néanmoins prendre leur mal en patience, car il semble que ce n’est pas demain la veille que de nouveaux occupants viendront dynamiser ce secteur.
Photo Métro Média – François Cattapan
Le député local et ministre fédéral de la Famille, Jean-Yves Duclos, n’était pas en mesure de faire d’annonce sur le sujet, lors de la récente inauguration, sur le site, du manège militaire du 35e Régiment de génie de combat (RGC). Il a indiqué que des négociations étaient toujours en cours avec le gouvernement du Québec, la Ville de Québec et la Nation huronne-wendate. Celle-ci fait partie des discussions, dans un esprit de réconciliation puisqu’il est question de terres ancestrales.
Par définition, les pourparlers intergouvernementaux sont toujours complexes et longs. Or, lorsqu’ils impliquent quatre paliers décisionnels, on peut présumer que la situation ne se trouve en rien simplifiée. Il y a déjà deux ans, lors du lancement du chantier du manège du 35e RGC, la Ville avait clairement signifié son désir de voir le secteur central derrière les centres commerciaux du boulevard Laurier accueillir des immeubles commerciaux et des appartements de prestige.
Du côté de Wendake, l’attachée politique Marie-Claude Sioui a indiqué n’avoir rien à déclarer au nom de sa nation sur ce dossier. Elle n’a pas voulu commenter l’avancement des négociations concernant l’usage de l’ex-village militaire à Sainte-Foy. «Il n’y a aucune annonce concrète en vue. Pour l’instant, ajoute-t-elle, le conseil de bande se concentre sur le développement de son territoire immédiat, enclavé au nord de Québec.»
Avenir incertain
Malgré les inquiétudes soulevées par l’abandon de la centaine de maisonnettes et les risques d’intrusion par des squatteurs, l’avenir du quartier d’une superficie de 14 hectares (140 000 m2) demeure plutôt nébuleux. Le ministre Duclos s’est voulu rassurant, en précisant que la construction du manège militaire constitue une première initiative sur cet emplacement convoité. D’autres devraient suivre prochainement.
Photo Métro Média – François Cattapan
«Ce qu’il faut retenir, c’est que les Forces armées canadiennes sont en train de revoir leur usage de ces terrains pour créer des opportunités pour la région de Québec. On aimerait que ce soit le plus rapide possible, tout en s’assurant que ce soit les bonnes choses à faire pour la communauté», a mentionné M. Duclos, sans préciser d’échéancier.
Présent pour aborder les aspects techniques, le gestionnaire de construction pour la Défense nationale, Jacques Vaillancourt, a confirmé que les bâtiments restants devront être démolis. Ils ne peuvent être convertis en logements d’appoint pour des familles dans le besoin ou des immigrants, car trop désuets et en mauvais état. «Il faudra donc tout raser au terme de longues discussions avec les intervenants concernés», a-t-il insisté, ajoutant que la patience est de mise puisqu’on parle d’années et non de mois.
Occasion à saisir
Référant à la Stratégie nationale sur le logement, des groupes populaires n’ont pas manqué de rappeler aux élus fédéraux la volonté exprimée par leur gouvernement. Dans une lettre d’opinion transmise aux médias, plus tôt cette année, ils indiquaient que l’ancien village militaire de Sainte-Foy cadre parfaitement avec l’intention d’Ottawa «de contribuer à la création de nouveaux logements abordables, en rendant accessibles des terres et des bâtiments publics excédentaires».
Depuis 15 ans, le Comité logement d’aide aux locataires (CLAL) du secteur Ouest, appuyé d’autres organisations régionales, demande qu’une partie de ces terrains soit réservée pour du logement communautaire et social. Un projet de coop d’habitation baptisée Clé d’un rêve est même ficelé et n’attend qu’un lieu où s’établir dans l’arrondissement. «Tout ce qu’il manque est un signal clair de votre gouvernement», insistaient les cosignataires à l’endroit du ministre Duclos.
Photo Métro Média – François Cattapan