Solution temporaire pour sauver le Centre Jean-Marie-Roy
MUNICIPAL. Touché par des avis de non-conformité que la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) demande de corriger, le Centre communautaire Jean-Marie-Roy profitera d’une partie des surplus budgétaires dégagés par la Ville de Saint-Augustin au terme de l’année financière 2016.
(Photo TC Media – François Cattapan)
Les conseillers municipaux majoritaires ont décidé d’affecter 1,2M$ des surplus accumulés de 3,1M$ pour mettre aux normes le bâtiment. Cet investissement permettra de garder le Centre Jean-Marie-Roy ouvert. «On n’a pas le choix devant la menace qui plane, il faut utiliser l’argent disponible dans nos surplus. Autrement, on devra fermer les portes», a déclaré le conseiller municipal Louis Potvin pour justifier les intentions du conseil municipal visant à sauvegarder le bâtiment. Cette façon de faire évite un emprunt, mais aussi la nécessité d’une approbation citoyenne.
Il a ajouté que, contrairement à ce qui a été véhiculé, il y a eu des évaluations de l’état du bâtiment avant son achat en 2009. «Peut-être pas jusqu’au niveau où on aurait dû aller, a-t-il admis, mais il y en a eu. La présence d’amiante a compliqué les travaux. Si nous avions su, à l’époque, il est possible que nous aurions pris une autre décision. Nous ne pouvons malheureusement pas refaire l’histoire.»
En appui, la conseillère Lise Lortie a mentionné que des experts compétents avaient fait une inspection et soumis un avis verbal favorable à son acquisition. «Au surplus, note-t-elle, le Centre Jean-Marie-Roy accueille 3000 usagers par semaine et c’est le seul équipement majeur de services dans l’est de la Ville.»
Rappelant que les avis de correction de la RBQ pour 21 points de non-conformité menaçaient l’utilisation des locaux, le conseiller Potvin a insisté sur l’urgence d’agir. «Notre objectif est de présenter un projet global à la population. Toutes les options demeurent sur la table. Rénover, vendre ou démolir pour reconstruire en neuf. Cependant, la décision ne viendra sans doute pas avant la prochaine élection. Ce sujet, comme celui des frais d’agglomération, sera au cœur de la prochaine campagne électorale.»
Démolition envisagée
Le maire Sylvain Juneau a précisé que le seul projet reçu lors de l’appel d’offres pour le Centre Jean-Marie-Roy prévoit noir sur blanc de démanteler l’édifice. Il trouve illogique d’allonger encore 1,2M$ pour des rénovations temporaires, alors que la seule offre reçue suppose la démolition du centre à court terme. D’autant plus que les conseillers ont l’intention d’appuyer le projet, puisqu’ils ont mandaté le directeur général de la Ville pour demander au promoteur de bonifier son offre.
«Deux choses primes ici, insiste-t-il, la sécurité du bâtiment et éviter de dépenser des sommes en pure perte. On semble oublier que pendant que des travaux devront être menés pour passer des gicleurs et défoncer des murs contenant de l’amiante, il faudra fermer le bâtiment. C’est sérieux l’amiante et dangereux, je n’enverrai pas mes enfants jouer au Centre Jean-Marie-Roy pendant les travaux.»
Le maire de Saint-Augustin trouve que cette injection de fonds pour une solution temporaire n’a pas de bon sens vu la situation financière précaire de la Ville. «Le bâtiment devrait être fermé, les organismes relocalisés et la décision de rénover ou démolir devrait être reportée après les élections municipales. C’est écoeurant tout ce qui entoure ce dossier-là. On va encore claquer 1,2M$ pour rien», a conclu le maire Juneau en déplorant ne pas pouvoir apposer son veto, en raison des amendes coûteuses de la RBQ que cela occasionnerait.
Le Centre Jean-Marie-Roy en chiffres
3,4M$ à l’acquisition
15,5M$ en rénovation
22-24M$ pour mise à niveau finale
60M$ coût total incluant les frais de financement sur 20 ans
TC Media