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Design urbain: révéler le potentiel des endroits «ordinaires»

AMÉNAGEMENT. Quoi de plus banal qu’une rue de banlieue ou qu’un vaste stationnement? Des étudiants à la maîtrise en design urbain de l’Université Laval ont eu la mission de révéler le potentiel de ces endroits à l’aide d’installations urbaines, une façon de rendre l’ordinaire un peu moins terne.

Cinq équipes composées d’étudiants à la maîtrise de l’Atelier/Laboratoire de Design urbain de l’École d’architecture ont participé au concours «Révéler l’ordinaire». Leur mandat: redonner un peu de panache grâce à une micro-intervention à un endroit que les passants ne remarquent pratiquement plus en raison de sa banalité.

«C’est une installation modeste, relativement temporaire, voir éphémère, à un endroit stratégique et dans certains lieux de la ville pour révéler un potentiel autre que ce à quoi l’espace est dévolu», explique l’architecte Geneviève Vachon, professeure à l’école d’architecture de l’Université Laval.

Ainsi, à titre d’exemple, une équipe a investi un vaste stationnement pour y installer un pouf, incitant les passants à prendre une pause tout en mettant un peu de couleur à ce grand «désert urbain». Une autre a décidé de travailler à une halte routière, un endroit dont la banalité écrase souvent le «magnifique» du lieu, souligne Mme Vachon. Des étudiants ont tenté de mettre un peu de vie sur une rue de banlieue des plus banales alors que certains ont choisi d’installer de simples chaises dans une rue du quartier Saint-Jean-Baptiste, permettant aux passants de s’installer confortablement à un endroit qui faisait partie de leur quotidien et qu’ils ne remarquaient peut-être même plus.

Autant de façons d’inciter le passant habitué à regarder par terre et à passer son chemin à lever la tête.

Réflexion

Ce genre de projet incite à faire réfléchir non seulement les architectes et les urbanistes, mais également les citoyens à revoir leur milieu de vie. «On peut se rendre compte avec ce type de projets qu’il y a plus de choses à faire à un certain endroit qu’on penserait. On voit que ça crée une socialisation qui ne se faisait pas avant», soutient Mme Vachon, qui croit que ces installations temporaires peuvent contribuer à la réflexion pour des aménagements permanents.

Ce concours s’inscrit dans une mouvance prenant de plus en plus de place à Québec qui consiste à donner une nouvelle vocation à des espaces publics, comment en font foi la Plaza Limoilou, la placette avec un piano public sur la 3e Avenue ou le travail de différents collectifs qui organisent l’installation de mobiliers éphémères un peu partout en ville.

«À Québec, il y a de plus en plus un engagement des architectes, de citoyens et aussi de la Ville à intervenir autrement sur l’espace public», estime Mme Vachon.

Pour plus de détails sur les projets: http://atelier-labodu.wix.com/revelerlordinaire

Québec Hebdo

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