PORTRAIT. Elle y a dédié 30 ans de sa vie, mais Nicole Demers insiste : « Moi, je ne suis pas La Ruche Vanier. C’est ensemble qu’on est La Ruche! ».
(Photo TC Media – Monica Lalancette)
La directrice générale de l’organisme phare de Vanier a quitté officiellement ses fonctions le 29 juin dernier. Les éloges ont fusé de la part des élus et des organismes communautaires du secteur. « C’est un gros morceau qu’on perd », a notamment exprimé la conseillère et présidente de l’arrondissement des Rivières, Natacha Jean.
Nicole Demers n’en démord toutefois pas : elle n’est pas la seule à porter le mérite. « Les gens font des témoignages comme si on était une personne extraordinaire, mais dans le fond, on ne peut pas faire tout ce qui a été fait à La Ruche sans avoir d’autres personnes autour de nous! ».
(Photo TC Media – Monica Lalancette)
L’organisme dont elle a pris les rênes en 1986 a servi d’incubateur à d’innombrables initiatives : logements sociaux, garderies devenues aujourd’hui CPE, maison de jeunes, cuisines collectives, alphabétisation. « Au début, La Ruche travaillait à mettre sur pied des ressources communautaires, parce que dans Vanier, il n’y avait pas beaucoup d’organisation », relate-t-elle. Certaines organisations ont bravé le temps, d’autres ont fermé leurs portes. L’important, selon Nicole Demers, c’est qu’elles aient contribué à combler un besoin et à évoluer avec le quartier. « On se mobilise et quand il n’y a plus d’attentes, on passe à autre chose. C’est ça, La Ruche, au fil des années. »
Rencontres
Le quartier de Vanier, elle l’habite depuis 1971. Elle raconte l’avoir vu s’embellir, et ça, « c’est important pour le moral ». Mais les projets pour propulser ses résidents et répondre aux demandes de soutien plus ou moins temporaires n’en demeurent pas moins nécessaires, selon elle.
C’est d’ailleurs cette partie du travail que Nicole Demers confie avoir préféré : « Que les gens me parlent de leur vie, de leurs plaisirs, de leurs joies, mais aussi de leurs difficultés ». Là encore, l’humilité l’emporte : « Ce n’était pas moi qui trouvais les solutions! Les gens avaient eux-mêmes leur solution, mais des fois, c’était juste d’en parler avec quelqu’un. Moi, c’est ce que j’ai aimé le plus faire dans mon travail ».
Sa dernière année aura été marquée par la démarche de fusion de La Ruche avec la Table de quartier Vanier. Une nouvelle direction a pris les rênes et elle ne doute pas une seconde pour l’avenir. Comme elle l’a fait au cours des 30 dernières années, elle entend continuer de « mettre son grain de sel » dans les initiatives du quartier. Pour faire bouger les choses, « on n’a pas toujours à être le chef de file », conclut-elle.
TC Media