Mobilisation citoyenne pour sauver la Clinique médicale Neufchâtel
SANTÉ. C’est sous le choc que Diane Drolet est sortie du cabinet de son médecin cet hiver. Ce dernier lui a annoncé la fermeture éventuelle de la Clinique médicale Neufchâtel par manque de médecin. Plusieurs départs à la retraite et l’échec du recrutement pourraient bien forcer l’équipe restante à mettre la clé dans la porte en octobre prochain. Le groupe de médecine familiale perdrait trois des cinq médecins sur place.
Peinée, la résidente de Saint-Émile s’est relevée les manches. «J’ai dit non. Je ne laisse pas faire cela. Je vais faire une pétition», raconte-t-elle. Avec son conjoint, Réjean Drolet, et Patricia Franc, une voisine de la clinique, elle a recueilli près de 4000 appuis. Dans le document soumis aux résidents du quartier, les organisateurs expliquent craindre que ces patients s’ajoutent au grand nombre de ceux n’ayant pas de médecin de famille, que les urgences déjà engorgées assument ce surcroît de clientèle tout comme les cliniques sans rendez-vous.
«Depuis 20 ans à Saint-Émile, il n’y a pas de clinique. C’était la plus proche», déplore Réjean Drolet. En huit jours, les appuis se sont additionnés. Les trois citoyens ont visité différents commerces afin d’aller à la rencontre de la population. «Les gens disaient, on signe. Ils étaient inquiets de perdre leur médecin», mentionne Patricia Franc.
Au total, 3978 signatures ont été remises au député de Vanier-Les Rivières, Patrick Huot, afin d’informer le ministre de la Santé, Gaétan Barette, de la situation à Neufchâtel. Patrick Huot a déposé le document à l’Assemblée nationale le 28 avril dernier. En raison d’une erreur dans la mise en page de la pétition, seulement 515 signatures ont été admises, l’autre partie ayant été jugée irrecevable. Toutefois, l’appui symbolique de près de 4000 personnes demeure.
Des discussions ont eu lieu entre les médecins de la clinique et le ministre de la Santé. Ce dernier a assuré son appui lors de la distribution des effectifs. «Il s’est engagé. Ce que j’espère, c’est qu’il garde sa promesse», confie Diane Drolet. Les trois citoyens doivent maintenant attendre afin de voir si le vent tournera en leur faveur.
Les responsables de la clinique n’ont pas retourné notre appel quant à une demande d’entrevue.
L’Actuel, membre du Groupe Québec Hebdo