La Maison du Marin: pour réchauffer le cœur des marins étrangers
HIVER. Imaginez arriver à bord d’un bateau au port de Québec dans des températures dignes de l’hiver canadien, alors que vous n’avez jamais connu le froid. C’est ce qui arrive à plusieurs marins qui proviennent de partout dans le monde. L’organisme la Maison du Marin s’assure donc de leur fournir l’équipement dont ils ont besoin.
La Maison du marin est un organisme a but non lucratif, qui s’assure du bien-être des marins qui accostent au port de Québec. L’an dernier, 3011 marins y ont été accueillis. La majorité d’entre eux viennent utiliser Internet pour communiquer avec leur famille, recueillir de l’information, mais aussi s’équiper en vêtements chauds durant l’hiver. Un service qui est essentiel à cette période-ci de l’année.
En 20 ans de bénévolat à l’organisme, le gérant Graham Reynolds en a vu de toutes les couleurs : «J’ai déjà vu un Philippin en février à – 20ºC avec seulement un t-shirt et des sandales. Il m’a dit ‘‘Pouvez-vous m’aidez’’ ? Il est ressorti beaucoup mieux habillé que comme il était entré.» Les marins qui transitent au Port de Québec et qui viennent à la Maison du Marin sont majoritairement des Philippins, des Ukrainiens, des Chinois et des Latino-Américains. Ce sont 73 différentes nationalités qui se sont côtoyées à cet endroit.
Selon leur provenance, les matelots n’ont pas toujours les vêtements requis pour les températures hivernales du Québec. «Certains bateaux ne sont pas très chauffés. En plus, ils partent à 30 [degrés Celsius] et arrivent à – 30», témoigne Roger Rochette, trésorier de la Maison du Marin. C’est pourquoi des vêtements usagés et parfois neufs sont vendus à petits prix. Un manteau d’hiver usagé est vendu entre 10 et 20$ par exemple. L’organisme a aussi un fond de prévoyance pour habiller gratuitement ceux qui n’ont pas les moyens.
Les morceaux les plus en demande sont les bottes et les manteaux d’hiver. Les vêtements sont fournis par des friperies, des magasins, des compagnies et des particuliers. En janvier, les bénévoles ont dû équiper en entier un équipage Taiwanais d’une quinzaine de personnes. «Ils avaient des guenilles dans les pieds et rien sur la tête et les mains», raconte Graham Reynold. Même si certains bateaux proviennent de pays nordique, les bénévoles soutiennent qu’il est fréquent des voir des travailleurs mal vêtus. Les bénévoles rappellent que les besoins en vêtements sont toujours criants toute l’année, mais particulièrement à l’approche de l’hiver.
Petit organisme à la porte grande ouverte
L’organisme est sans but lucratif et s’autofinance. Avec seulement 9 bénévoles, la Maison est ouverte tous les jours. Une section de celle-ci est aussi disponible 24 heures par jours. «Je veux qu’en partant, ils aient une bonne opinion du Québec et du Canada. Qu’ils se soient sentis bien accueillis», ajoute Graham Reynold.
La Maison du Marin a vu le jour en 1847 sur le boulevard Champlain. Aujourd’hui, il est situé au quai 26 du port de Québec.
Québec Hebdo