Pire recul des mises en chantier en mars au Québec depuis huit ans

Habituellement signe du dégel printanier des mises en chantier résidentielles, mars 2023 a été plutôt moribond. En fait, il accuse le pire recul en cette matière pour un troisième mois depuis 2015 au Québec.

D’après les données compilées par l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), 1799 habitations ont été amorcées le mois dernier. Cela représente une diminution de 55% comparativement à mars 2022. Il s’agit d’une septième baisse mensuelle consécutive.

En mars, les entrepreneurs ont coulé les fondations de 224 maisons individuelles au Québec, pour une baisse de 54%. Le recul est aussi prononcé du côté des logements collectifs, avec 1575 mises en chantier, soit une diminution de 55%.

«La hausse des taux d’intérêt frappe durement la construction neuve et le repli est particulièrement marqué dans le segment locatif. Avec un taux d’inoccupation de seulement 1,7% à l’échelle de la province et des besoins croissants en raison de la hausse du solde migratoire, la situation est loin d’être favorable à l’approche du 1er juillet», allègue Paul Cardinal, directeur du service économique de l’APCHQ.

Forts replis presque partout

Sur le plan géographique, on note des replis importants dans cinq des sept régions métropolitaines de la province. Gatineau (-74%), Québec (-68%), Saguenay (-59%) et Montréal (-57%) ont toutes enregistré des diminutions de plus de 50% le mois dernier, avec respectivement 133, 283, 14 et 818 mises en chantier. La région de Drummondville, où 45 habitations ont levé de terre, s’en tire quant à elle avec une baisse de 25%.

Les deux seules régions qui ont fait mentir la tendance baissière sont Trois-Rivières (47 mises en chantier) et Sherbrooke (130 mises en chantier). Par ailleurs, on observe une baisse de l’ordre de 32% dans les plus petits centres urbains (10 000 à 99 999 habitants) de la province, 329 mises en chantier ayant été dénombrées le mois dernier.