À table

Histoire de succès – L’Oeufrier maîtrise plus que les «joeufs» de mots

Restaurant L'Oeufrier

L'Oeufrier s'autoproclame «l'inventeur officiel» de la poutine déjeuner.

En 20 ans, la chaîne québécoise de restaurants de déjeuner L’Œufrier a fait cuire beaucoup d’œufs. Comptant aujourd’hui 40 succursales dans la province, elle continue d’attirer de plus en plus de bruncheurs, comme en témoigne sa croissance de 25% l’an dernier. À la tête de ce petit empire du déjeuner, Pedro Medina, président du groupe La Büff, qui a notamment mis la poutine déjeuner sur la map. Entretien.

À Québec, L’Œufrier compte présentement une succursale sur le boulevard de l’Ormière. Une deuxième ouvrira en mars sur la rue d’Everell dans le secteur de Beauport.


Les restaurants L’Œufrier en chiffres:

50 M$: chiffre d’affaires de la chaîne
40: nombre de succursales au Québec
7 autres succursales devraient ouvrir en 2023
34: nombre de restaurants franchisés
1400: nombre d’employés à travers le Québec

Les restaurants L’Œufrier, c’est d’abord une histoire d’amitié entre vous et deux de vos amis d’enfance, Tony Khoury et Kevin Henriques. Vous décidez de les rejoindre en 2008 alors qu’ils sont propriétaires du premier restaurant L’Œufrier à Laval. Pourquoi avez-vous choisi de vous aventurer dans le domaine de la restauration?

«J’ai toujours eu une appréciation pour le monde de la restauration. J’ai commencé en travaillant dans les restaurants Harvey’s durant ma jeunesse. Je me suis ensuite tourné vers le milieu bancaire, mais je suis toujours resté en contact avec Tony et Kevin. Pendant des années, je disais à ma conjointe que j’allais me lancer un jour. Elle m’a dit qu’il fallait que je le fasse quand j’ai eu 30 ans. J’ai alors gravité vers Tony et Kevin parce que j’avais un lien de confiance avec eux. C’était ma façon de rentrer dans le monde de la restauration.»

En 2018, vous fondez ensemble le groupe La Büff. Comment avez-vous fait pour survivre durant la pandémie, alors que c’était une période difficile pour l’industrie de la restauration?

«On avait déjà un élan qui était assez fort avant la pandémie; 2017, 2018 et 2019 ont été de grosses années pour nous. L’industrie de la restauration est un monde difficile, mais si on entre un petit peu dans l’engrenage et qu’on arrive à créer une fondation solide, les gens commencent à venir vers vous, et c’est ce qui est arrivé avec L’Œufrier. Pendant la pandémie, on a quand même ouvert neuf restaurants. Nos chiffres d’affaires étaient en constante augmentation.»

Il y a quand même beaucoup de restaurants de petits-déjeuners au Québec, qu’est-ce qui vous différencie des autres restaurants?

«On essaie d’avoir une formule qui n’est pas toujours la même avec une offre de produits large. On offre une expérience différente que celle des autres restaurants, et je pense que la clientèle le voit. Par exemple, on a 16 types de grilled-cheese différents sur notre menu. Le menu est d’ailleurs ludique avec des jeux politiques à l’intérieur et beaucoup d’expressions québécoises. Les clients s’en souviennent et en font un sujet de discussion.

On est aussi très implantés dans les quartiers de Montréal. J’adore les quartiers comme Villeray, Hochelaga-Maisonneuve ou encore Mont-Royal. Le fait d’être implanté dans des quartiers où les gens peuvent venir marcher jusque chez nous, à proximité, j’aime beaucoup.»

Vous avez annoncé un partenariat annuel avec l’organisme Anorexie et boulimie Québec (ANEB) la semaine dernière. C’était important pour vous d’avoir une telle collaboration en lien avec les troubles alimentaires?

«On cherche souvent des causes à défendre, mais il faut que ce soit important pour nous. Dans ce cas, c’est le trouble alimentaire qui m’a choisi. Ma fille était aux prises avec des troubles alimentaires depuis plusieurs années; on a vécu ça très difficilement dans notre famille, elle surtout.

Il y a beaucoup de gens avec des troubles alimentaires dans notre société. Il faut en parler. ANEB aide les familles qui sont dans l’incompréhension. Juste de pouvoir comprendre et d’être là pour cette personne peut offrir une forme d’aide.

On essaie d’instaurer un partenariat à long terme avec ANEB. Notre Poutine Week, qui a eu lieu du 1er au 14 février, nous a permis de donner 1 $ à l’organisme pour chaque vente de notre poutine Elvis Gratton à Santa Banana. On veut continuer sur cette lignée.»

Quelles sont les prochaines étapes pour l’entreprise?

«De continuer à évoluer et de grandir avec nos clients. Le groupe La Büff compte aussi ouvrir de nouveaux restaurants cette année, comme le Yiayia Elen, qui proposera de la nourriture grecque au Central, ou encore Miguelito, un bar à tacos et tequila.

J’ai aussi l’ambition d’essayer d’emmener L’Œufrier à l’extérieur du Québec, tout en conservant le nom de L’Œufrier.»

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