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Les «rebounds» post-rupture: bonne ou mauvaise habitude? 

Est-ce que passer du bon temps avec une personne à la suite d’une relation, aussi éphémères ces moments soient-ils, est bon pour nous? Et pourquoi opte-t-on pour ces rebounds, au lieu de privilégier des relations plus longues? 

Définissons tout d’abord ce qu’est un rebound. Il s’agit d’une relation que l’on amorce pour rebondir après une rupture et que l’on accueille comme distraction et/ou validation rapide.  

La professionnelle en sexologie Kanica Saphan admet que, socialement, il y a une connotation négative aux rebounds, bien que leurs bénéfices soient réels. 

«Après une rupture, on vit des émotions négatives, on essaie de faire ce qu’on peut pour se sentir bien. Ça peut être autant de passer du temps avec des ami.e.s que d’essayer d’ajouter quelqu’un à sa vie intime, aussi éphémère la relation puisse-t-elle être.» 

La sexologue et psychothérapeute Geneviève Labelle abonde en ce sens. «Après une rupture, on va se permettre d’aller dans des zones que l’on ne connaissait pas, que ce soit pour combler ce qui a manqué dans la relation d’avant, ou parce qu’on est dans un état plus ouvert, avec moins de pression de se caser.» Elle croit que «chaque relation est une relation et [que] chaque expérience est une expérience, long terme ou pas». 

Apprécier le momentané 

Mais pourquoi opter pour de telles relations à court terme? «Pour se montrer qu’on est capable, encore, de ressentir de l’amour et/ou capable de ressentir des émotions positives», explique Kanica Saphan, qui est aussi fondatrice du cabinet Le sofa sexologique. «Certaines personnes se sentent mortes à l’intérieur à la suite d’une rupture et ont besoin de se rappeler qu’elles sont capables de se sentir en vie.» 

«Vivre un rebound permet aussi d’ouvrir ses horizons et de comparer avec ses autres relations afin de mieux cerner ses besoins et de se rappeler son pouvoir d’attraction», ajoute-t-elle. 

Les deux professionnelles soutiennent aussi que communiquer ses attentes et sa situation émotionnelle actuelle au début d’une nouvelle relation est idéal pour éviter les malentendus et les différends. 

Mais attention! 

Bien qu’il y ait des aspects positifs à de telles relations, il faut tout de même «faire attention et analyser nos motivations et notre état d’esprit avant de se lancer dans d’autres relations après la rupture. Il ne faut pas utiliser les autres», résume Kanica Saphan. Autrement dit, il faut que ces nouvelles expériences soient nourrissantes, et non une manière d’engourdir un mal-être. 

Geneviève Labelle ajoute que de telles relations éphémères ne nous mettent pas à l’abri de moments de déception. «Ça peut être décevant si ça ne va pas dans la direction que l’on souhaitait. Et on doit être vigilant.e en sortant d’une rupture, parce qu’on peut être plus fragile.» 

Mettre fin au rebond 

«Peu importe la relation à laquelle on met fin, être transparent.e est à privilégier. De prendre la peine de dire les bons coups de la relation, mais aussi de dire pourquoi on y met fin», explique Geneviève Labelle. 

Les deux pros s’entendent toutefois pour dire qu’il est préférable de ne pas mentionner à la personne qu’elle était notre rebound si cela n’avait pas été établi au départ, pour ne pas la heurter. 

«La manière de rompre doit être à la hauteur de l’expérience vécue avec la personne. Par exemple, si on a eu une date avec quelqu’un, on peut se permettre un texto pour mettre fin à la relation. Mais si on a partagé quelque chose de plus authentique, vulnérable, le texto fait un peu peureux, émotionnellement», conclut Kanica Saphan. 

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