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Le nouveau train de Charlevoix dénoncé pour son manque d’accessibilité

Le nouveau train à hydrogène devrait être mis en service cet été.

La ligne de chemin de fer touristique de Charlevoix qui relie Québec à La Malbaie en longeant le fleuve vient de se doter d’un tout nouveau train à hydrogène, une solution écologique innovante et inédite en Amérique du Nord. Le seul hic? Comme les autres trains circulant sur la ligne, ce train nouvelle génération ne serait pas accessible aux personnes à mobilité réduite. 

C’est la situation que dénonce le Carrefour familial des personnes handicapées (CFPH). L’organisme qui vient en aide aux personnes à mobilité réduite a été alerté à ce sujet par une jeune femme en fauteuil roulant qui avait tenté de réserver sa place à bord du train avant de se rendre compte que celui-ci n’était pas accessible.  

Si le site du Train de Charlevoix affirme que le train à hydrogène est «adapté aux personnes à mobilité réduite», on y lit toutefois que des tests et analyses doivent encore être conduits afin de déterminer si «la hauteur des quais et le plancher du train correspondent aux normes de sécurité».

Surtout, questionnée au sujet de l’accessibilité de ce nouveau train par le CFPH, l’entreprise n’a pas donné une réponse très positive: «Pour accéder au train, les personnes à mobilité réduite doivent être en mesure de monter les 3 marches du train à l’aide des barres de soutien fixées à la paroi, a-t-on répondu à la codirectrice de l’organisme, Julie Montreuil. Prendre note que la largeur des portes du train empêche le passage d’un fauteuil roulant. Notre personnel est totalement dévoué à porter assistance, mais n’est pas autorisé à utiliser quelque force physique que ce soit pour soulever un passager afin de lui permettre d’accéder au train.»

De plus, pour les personnes qui réussiraient à monter à bord, les fauteuils roulants et les déambulateurs doivent être rangés dans l’espace de bagages et ne sont donc pas accessibles pendant le voyage. Une réponse qui n’a pas manqué d’indigner Mme Montreuil.

«Le gouvernement du Québec a donné 3 M$ pour ce projet, rappelle-t-elle. Tous les transports en commun sont soumis à des règles d’accessibilité et on aimerait qu’elles soient respectées. Alstom [qui a fabriqué le nouveau train à hydrogène] a su créer des trains adaptés aux normes d’accessibilité européennes, donc c’est incompréhensible.» 

«La pointe de l’iceberg» 

Selon Mme Montreuil, cette situation est symptomatique d’un problème plus large au Québec où l’accessibilité à des transports adaptés est encore loin d’être garantie.  

«Ce n’est que la pointe de l’iceberg, explique-t-elle. Il y a encore beaucoup de personnes à travers la province qui ne sont même pas capables d’aller faire leur épicerie [faute de transport adapté].» 

Un avis que partage Linda Gauthier, porte-parole du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) qui a reçu plusieurs plaintes concernant le train de Charlevoix.  

«On se croirait au Moyen-Âge, les gens pensent encore que les personnes handicapées mangent mou, ne sortent pas de chez elles, restent en pyjama et ne partent pas en vacances», a-t-elle déploré, ajoutant que la situation était d’autant plus incompréhensible pour un train neuf.  

Dans le but de rétablir la situation, le RAPLIQ portera l’affaire devant la Commission canadienne des droits de la personne et enverra prochainement une mise en demeure à l’entreprise du Train de Charlevoix.  

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