Malgré la hausse continue du prix des maisons à vendre, quoique plus modérément depuis le début 2023, les acheteurs recommencent à s’activer sur le marché immobilier national. Le fait que la Banque du Canada maintienne le taux d’intérêt directeur depuis deux mois n’est pas étranger à ce phénomène, qui se trouve néanmoins freiné par le manque de propriétés en inventaire.
Selon l’Étude sur le prix des maisons de Royal LePage publiée jeudi, la valeur d’une résidence au pays a augmenté de 2,8% au premier trimestre de cette année. Pour plusieurs régions et centres urbains, il s’agit d’un début de retour à la normale attendu par une large proportion d’acquéreurs potentiels.
«Depuis la pandémie, le marché immobilier canadien n’a rien de typique. Comme tout secteur économique, il s’est emballé et la correction inévitable a été déclenchée lorsque la Banque du Canada a commencé à relever les taux d’intérêt. Le ralentissement a été rapide et la dépression du secteur immobilier s’est poursuivie pendant 12 mois. Nous avons franchi le tournant et l’économie du logement renoue avec la croissance. Ce qui n’est pas trop tôt pour de nombreux acheteurs, qui attendaient que les prix atteignent un niveau plus bas», explique Phil Soper, président chez Royal LePage.
À son avis, le bon sens revient lentement sur le marché du logement. Certains acheteurs potentiels resteront tout de même sur la touche, en raison d’une capacité d’emprunt réduite dans cet environnement de taux élevés. «Par contre, nos données montrent que beaucoup de ceux qui ont choisi de suspendre leurs recherches, pour voir où les prix et les taux d’intérêt allaient atterrir, ont repris leurs projets d’achat de propriété», observe M. Soper.
Le hic, c’est qu’ils doivent maintenant faire face à une grave pénurie de logements. En effet, les données internes de Royal LePage comme celle des chambres immobilières partout au pays signalent que depuis le début de l’année, les reventes de maisons sont en hausse en raison de la reprise de l’activité des acheteurs. Le nombre de propriétés disponibles à la vente reste toutefois trop faible pour satisfaire la demande.
Taux d’intérêt maintenus
Aspect encourageant à court terme, la Banque du Canada a maintenu son taux de financement à 4,5%. La banque centrale a indiqué qu’elle maintiendrait le taux à son niveau actuel si l’inflation continue de baisser. «C’était le signal que plusieurs Canadiens attendaient. Le maintien des taux d’intérêt a donné le feu vert au retour de la stabilité sur le marché. Cela a eu un impact rapide et important sur la demande des acheteurs», souligne M. Soper.
Prévisions pour 2023
Royal LePage prévoit que le prix des résidences au Canada augmentera de 4,5% d’ici au 4e trimestre de 2023, comparativement au même trimestre de 2022. «Comme l’activité du marché immobilier reprend plus vite que prévu, nous envisageons l’avenir avec un optimisme prudent, note M. Soper. Même si nous ne nous attendons pas à des hausses de prix considérables cette année, le marché retrouve une certaine normalité. Cela devrait continuer, si les taux d’intérêt restent stables.»