Le rôle de la Société des alcools du Québec (SAQ) est de gérer le commerce des boissons alcoolisées partout dans la province. Le vin, c’est donc son affaire (littéralement!), mais quand vient le moment de choisir une bouteille, est-ce que ses employé.e.s sont vraiment de bon conseil? Métro s’est penché sur la question.
Avant de juger des compétences de celles et ceux qui y travaillent, il faut d’abord comprendre que chaque succursale compte plusieurs types d’employé.e.s qui n’ont pas tous.tes le même rôle. Sur le plancher, on retrouve surtout des caissier.ère.s-vendeur.euse.s qui sont là pour accueillir la clientèle et tenir la caisse, mais aussi recevoir la marchandise et placer les bouteilles sur les tablettes.
Même si leur rôle n’est pas de faire des recommandations aux client.e.s, «toutes les nouvelles recrues doivent suivre une formation de base», explique Samuel Auger, conseiller à la formation à la SAQ.
«On parle d’éthique de vente, de santé et sécurité au travail, de service à la clientèle, et on présente aussi les produits pour que tout le monde ait un minimum de connaissances sur les différents types d’alcools, les appellations, leur provenance», précise-t-il.
Ariane, qui est caissière-vendeuse dans une succursale de la SAQ, a elle-même suivi cette formation. «Pour ce qui concerne le vin, on y va par pays, par région, par cépage et on voit aussi les accords mets et vin, mais c’est vraiment les grandes lignes», raconte-t-elle. Grâce à cette formation et avec l’expérience, elle se dit capable de répondre aux questions des client.e.s, mais elle ne se considère toutefois pas comme une experte en vin.
Miser sur les passionné.e.s
«Comme dans n’importe quel commerce de détail, les employés ont des niveaux de connaissance différents. Certains viennent travailler à la SAQ parce que le vin les passionne, mais ce n’est pas le cas de tous», reconnaît Samuel Auger.
Pour celles et ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur le vin et développer une expertise, la SAQ organise très régulièrement des formations facultatives et offre la possibilité de participer à des salons de dégustation et de rencontrer des producteurs en visitant des vignobles ou des cidreries.
Après quelques années d’expérience, les plus motivé.e.s peuvent même suivre une formation de 120 heures, un programme exclusivement mis en place par la SAQ et l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) qui leur permettra – à l’issue de trois examens, dont une dégustation à l’aveugle – de devenir conseiller.ère en vin accrédité.e.
Les conseillers en vin sont des personnes qui ont vraiment acquis une expertise et qui connaissent très bien les produits qu’on retrouve en succursale. Ils ne sont ni sommeliers – ils ne sont pas amenés à servir du vin ou à gérer la cave d’un restaurant – ni œnologues puisqu’ils ne sont pas impliqués dans la production du vin.
Samuel Auger, conseiller à la formation à la SAQ
Sur les quelque 5000 employé.e.s que compte la société d’État, environ 150 sont des conseiller.ère.s en vin et on les retrouve surtout dans les SAQ Sélection. En boutique, c’est donc vers ces employé.e.s vêtu.e.s d’un tablier qu’on est mieux de se tourner pour recevoir des conseils avisés.
Des connaissances à partager
Leur rôle est aussi de développer la curiosité et le savoir de leurs collègues, souligne Samuel Auger. «Ils peuvent encourager les autres employés à participer aux activités de formation qu’on propose ou leur suggérer des lectures», illustre-t-il.
«Chaque semaine, des représentants en vin viennent pour nous faire goûter les nouveautés, témoigne aussi Ariane. Et ce sont les conseillers en vin qui animent les dégustations. On peut aussi se tourner vers eux en tout temps si on a des questions.»
Évidemment, le partage de connaissance se fait aussi avec la clientèle. Le sommelier Vincent Laniel (alias Vincent Sulfite sur les réseaux sociaux) raconte d’ailleurs avoir développé des liens avec le conseiller en vin Michel Beauchamp de la SAQ Sélection de la rue Beaubien.
«Aujourd’hui, je suis plus le genre de client qui sait ce qu’il veut donc je demande rarement des conseils, mais pendant longtemps, j’allais toujours à la même succursale et j’étais vraiment content d’avoir trouvé quelqu’un qui avait pas mal les mêmes goûts que moi pour le vin. Il me disait ce qu’il avait goûté récemment et je lui parlais aussi de mes trouvailles, c’était vraiment une super relation bilatérale», explique-t-il.