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Prendre soin de soi avec… le tarot? 

Tarot

Longtemps considérées comme des pratiques ésotériques un peu étranges, la divination, l’astrologie et le tarot ont fait leur grand retour ces dernières années, notamment sur les réseaux sociaux. Plus qu’un art divinatoire, tirer les cartes semble être devenu un acte de self-care, mais qu’en est-il vraiment?

C’est justement tout l’objet du livre de la tarologue et astrologue Vanessa DL, L’art du tarot: lire les cartes pour prendre soin de soi, qui propose de repenser le tarot. Pour son autrice, même si la culture populaire a surtout retenu le tarot comme un objet mystique permettant de lire l’avenir, les cartes sont avant tout un excellent moyen d’apprendre à mieux se connaître.

«Chaque personne devrait avoir un jeu de tarot pour soi à la maison, croit-elle. C’est un outil d’introspection précieux, comme une sorte de miroir qui permet de s’observer sous différents angles. À partir des cartes, on peut s’ouvrir à un univers de possibilités. C’est un rituel qui fait du bien.»

Le tarot, c’est quoi d’abord?

  • Un jeu de tarot comporte 78 cartes: 22 arcanes majeurs et 56 mineurs
  • Chaque carte renvoie à de multiples thèmes et significations différentes
  • Le plus ancien jeu de tarot connu date du 15e siècle

Plutôt que de faire des prédictions, la tarologue, qui se définit comme une «sorcière milléniale», préfère donc se concentrer sur le présent. Elle se sert des cartes, de leurs multiples symboles et significations, pour explorer des pistes de réflexion.

«À elle seule, une carte regroupe un nombre important de symboles extrêmement riches, en fonction des couleurs utilisées, des figures et des chiffres qui sont représentés. Tout cela peut nous renvoyer à des concepts ou des émotions très diverses et faire écho à des situations que l’on vit. C’est une approche évolutive qui nous laisse tracer notre propre chemin», explique Vanessa DL.

Pour celle qui étudie le tarot depuis dix ans, les cartes permettent aussi de vivre une forme de spiritualité qui ne nécessite aucun intermédiaire entre soi et «le mystère», contrairement aux religions traditionnelles.

Dans son livre, en plus de présenter chaque arcane, elle propose ainsi des pistes de réflexion à partir de chaque carte. Par exemple, pour l’As de Pentacle, elle suggère de se poser les questions suivantes: «Quel processus suis-je en train d’entamer?», «Quelle est la première étape pour mettre mon projet en branle?» Pour le Magicien, Vanessa DL propose ces pistes de réflexion: «Qu’ai-je la volonté de créer?», «Quels sont mes objectifs, ceux qui me motivent sincèrement?»

Se réinventer

Toujours dans cette volonté d’offrir une approche renouvelée du tarot, Vanessa DL propose des «exercices d’étalement», c’est-à-dire différentes manières de tirer les cartes.

«On peut tout simplement tirer une carte le matin pour qu’elle nous accompagne dans notre journée, illustre-t-elle. Sinon, ça peut être très intéressant en groupe! Tout le monde pige une carte et chacun dit à quoi ça lui fait penser. Ça a comme un effet rassembleur, c’est un bon moyen de connecter avec plus de profondeur.»

Outre l’aspect introspectif, Vanessa apprécie aussi le tarot pour ses qualités artistiques. Si le tarot fait du bien, ça serait donc aussi parce que c’est un bel objet. Chaque carte peut être contemplée autant pour la richesse des symboles que pour ses qualités esthétiques.

«Le tarot est une œuvre d’art, ou plutôt 78 œuvres d’art incroyables. Il a été plusieurs fois brillamment réinventé au fil du temps. Chaque artiste met son grain de sel et on voit aujourd’hui des versions plus douces ou plus inclusives comme avec le Modern Witch Tarot et le Next World Tarot», souligne-t-elle.

Le poids des symboles 

La psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier vient toutefois nuancer cette vision du tarot en rappelant que ses éventuels bienfaits ne sont absolument pas reconnus. «Il n’y a rien, aucune donnée probante, qui permette de soutenir la validité de cette pratique», explique-t-elle.

Si les cartes peuvent mener à l’introspection, elles le font selon elle au même titre que n’importe quel autre matériel: une citation qu’on croise sur les réseaux sociaux, un film, un livre.

«Toute image peut activer des souvenirs, des émotions, des pensées et nous mener vers des questionnements. Mais, il faut être prudent et ne pas accorder trop de poids à la symbolique, prévient-elle. Si je suis face à un symbole, il faut garder en tête que c’est aussi le fruit du hasard, on n’est pas obligé de lui donner un sens à tout prix.»

Selon elle, les cartes sont donc à manier avec précaution. Mieux vaut éviter de leur accorder trop de crédit, surtout quand il s’agit de prendre des décisions ou de gérer des émotions difficiles.

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