STATISTIQUES. Dans la réalité de tout marché économique, il est connu que les montées fulgurantes sont habituellement suivies de descentes. Les secteurs de l’habitation, autant neuve qu’existante, devraient confirmer ce principe basé sur l’offre et la demande en 2022.
Marquant un sommet en plus de trois décennies, la construction résidentielle a connu en 2021 l’une des meilleures années de l’histoire au chapitre des mises en chantier. Au total, les entrepreneurs auront coulé les fondations de 68 300 nouvelles habitations, soit une croissance de 26% par rapport à 2020. Cela fait de la dernière année la meilleure en 34 ans, bien que loin du record absolu de 74 179 unités enregistrées en 1987.
En dépit d’un déficit de logements et d’une croissance économique prometteuse, on s’attend à un ralentissement de 18% de la construction résidentielle l’an prochain (56 000 mises en chantier) dans la province. À Québec, le recul attendu (-30%) s’annonce plus important. Ces diminutions sont attribuables au fait que l’abordabilité commence à décliner pour les acheteurs potentiels, surtout les accédants à la propriété.
«En raison de l’envolée du coût des matériaux, le prix des logements neufs a crû de 20% depuis un an. Par surcroît, les taux hypothécaires amorcent une remontée qui devrait se poursuivre au cours des prochains mois», fait remarquer Paul Cardinal, directeur du service économique à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).
L’immobilier aussi
Sur le marché de la revente immobilière, l’année 2021 enregistre une baisse de 3% des transactions à la grandeur du Québec. Elle concède ainsi à «l’année pandémique» 2020 le titre d’année record à ce chapitre. Avec une estimation de 108 000 reventes recensées auprès des courtiers, 2021 se positionne néanmoins comme la deuxième année la plus active jamais enregistrée.
«La hausse des frais de financement et du coût de propriété freinera les reventes et les prix dans les régions touchées par la surenchère et l’hyperactivité. Cela n’empêchera pas certaines régions plus abordables et en mode de rattrapage, comme celle de Québec, d’observer un maintien des transactions et une hausse des prix, quoiqu’à un niveau plus modéré», indique Charles Brant, directeur du Service de l’analyse du marché à l’Association des professionnels du courtage immobilier du Québec (APCIQ).
Idem en rénovation
Phénomène de vase communiquant, si les ménages ne changent pas de domicile, alors ils l’améliorent. De sorte qu’en 2021, l’APCHQ estime que les investissements en rénovation ont bondi de 25% par rapport à 2020, pour atteindre les 18,5G$. Comme c’est souvent le cas, après l’effervescence suit une accalmie. Ainsi, en 2022, une diminution de 8% est anticipée, ce qui permettra tout de même d’atteindre les 17G$ de dépenses en rénovation résidentielle.
-18%
C’est le recul envisagé de la construction résidentielle en 2022, après une année record.