Inspiration

Peser le pour et le contre avant de s’éloigner

Pour certains, le meilleur des deux mondes consiste à vendre en banlieue pour acheter un condo en ville et un chalet en région. /Photo Métro Média – Archives

HABITATION. Plus que jamais, il importe de bien évaluer la situation du marché et les besoins futurs du ménage, avant de choisir entre s’établir près du centre-ville ou opter pour la périphérie. Certes, plus on s’éloigne plus les prix sont abordables et les propriétés sont grandes. Toutefois, il faut considérer que les conditions de vie qui prévalent en temps de pandémie ne seront pas éternelles.

Actuellement, l’absence ou la diminution des déplacements pour le travail favorise l’attrait des propriétés situées dans la deuxième et la troisième couronne de banlieue, voire en secteur de villégiature. Or, dans un avenir prochain, on retournera au bureau ou à tout le moins en formule hybride partagée avec le télétravail. Cette réalité risque d’avoir un impact sur les propriétaires qui sont partis.

«Une telle décision potentiellement lourde de conséquences mérite d’être mûrement réfléchie. Il faut faire attention de succomber à une vision idyllique de l’habitation. Certaines tendances pourraient s’avérer éphémères. La densification urbaine va revenir en force lorsque les commerces vont rouvrir et que la vie va reprendre. Le marché favorable à tous les types de propriétés pourrait alors l’être moins pour certaines dont la demande va baisser», souligne Charles Brant, directeur du service de l’analyse de marché à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).

Pour les bonnes raisons

À son avis, le choix de la périphérie doit se faire pour les bonnes raisons. La quiétude, le plein air, la nature et les grands espaces comportent assurément leurs avantages. Ils ne doivent cependant pas être annihilés par des irritants plus importants. Les activités agricoles ou forestières à proximité peuvent devenir dérangeantes. Sans oublier que lors du retour à la normale, il faudra parcourir de longues distances pour se rendre dans les grands centres commerciaux ou raccompagner les ados à leurs loisirs.

«Ceux qui sont déjà propriétaires peuvent privilégier les rénovations, pour agrandir ou réaménager leur espace de vie. Plusieurs ont constaté la nécessité de se doter d’un espace bureau isolé pour le télétravail ou les études des enfants. Cette option permet d’éviter le grand dérangement d’un déménagement. En plus, on profite d’un quartier mature, apprécié pour ses services de proximité et bien desservi par le transport en commun», évoque Paul Cardinal, directeur du service économique à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).

Voir à long terme

Pour François Des Rosiers, ce qui chambarde momentanément le marché, c’est que les entreprises ont découvert les bénéfices du télétravail. «Les dirigeants ont clairement l’intention de poursuivre l’expérience au-delà de la pandémie. C’est ce qui encourage les acheteurs à lorgner davantage vers les périphéries et les secteurs éloignés, autant pour la résidence principale que secondaire», explique le professeur titulaire au département des Finances, de l’assurance et de l’immobilier à l’Université Laval.

Selon ce dernier, il y a lieu d’être objectif dans sa démarche d’acquisition et de ne pas se mettre des lunettes roses. La vision à long terme reste de mise, encore davantage dans un marché en ébullition. Après tout, l’achat d’une maison demeure pour la majorité des gens le principal investissement de toute leur vie. Lorsque l’accalmie surviendra, mieux vaut être bien positionné, car la prise de valeur se fait plus lente. Et vendre dans un marché en baisse s’avère rarement profitable.

Québec Hebdo

Articles récents du même sujet

Exit mobile version