Près de 200 pierres tombales et monuments profanés au cimetière Saint-Charles. Une agression sans précédent.
L’un des plus grands cimetières de la ville de Québec, le Cimetière Saint-Charles, a vu plus de 200 de ses pierres tombales être fracassées ou couchées au sol. Sans oublier un caveau ouvert. La zone touchée longe la rivière Saint-Charles à l’est du cimetière. Les familles concernées par les actes de vandalisme seront contactées et accompagnées par le cimetière.
Les policiers de Québec, informés de la situation ce matin, se sont déplacés sur les lieux pour récolter des informations sur une scène désormais considérée comme une «scène de crime».
«C’est épouvantable»
Quelle est la nature de l’acte? Pourquoi avoir fait ça? Qui va payer les dégâts? Autant de questions que se posaient les visiteurs présents sur place, venus vérifier que leurs propres tombes familiales n’avaient pas été touchées. Stéphane Perron était l’un des premiers sur les lieux à avoir alerté les médias. Face à ce constat, un seul mot lui vient en tête : «C’est épouvantable».
Un peu plus loin, près des fleurs et des tombes étalées par terre, Carolle Deschênes scrutait les alentours d’un air désabusé: «On a les tombes de nos arrières-grands-mères qui ne sont pas loin alors je suis venue constater les dégâts. Mais tout va bien, on a été chanceux. Je trouve ça vraiment triste. C’est un acte gratuit et méchant. Si jamais la police prend ceux qui ont fait ça, j’aimerai assez qu’ils viennent les faire travailler ici, à réparer les dégâts».
Le Diocèse de Québec «troublé» face à un fait très rare
Le Diocèse de Québec dénonce fermement les actes de vandalisme perpétrés. «L’ampleur des dommages est sans précédent pour un cimetière à Québec », a commenté l’abbé Marc Pelchat, nouveau vicaire général du diocèse. « La mémoire des femmes et des hommes qui nous ont précédés relève du domaine du sacré. Nos pensées et prières accompagnent tout particulièrement les familles touchées par ces actes que nous nous devons de dénoncer collectivement », a-t-il ajouté.
Pour l’abbé Gingras, ce type de dépravation est très rare : «C’est la première fois à si grande échelle. Il y a bien quelques fois des dommages au cimetière juif, mais pour nous c’est la première fois. Dans le passé, on a à peine eu quelques épitaphes taggées et encore, ce sont des cas vraiment rares».
Cependant, pour l’abbé, l’idée de renforcer la sécurité du cimetière, par des grilles par exemple, n’est pas une solution : «Je refuse de m’enfermer pour me prévenir de la niaiserie des autres. C’est un lieu public qui doit être accessible et qui doit être respecté de jour comme de nuit».
Appel à témoignage
Les citoyens qui auraient été témoins de comportements ou de déplacements inhabituels à l’intérieur ou à proximité du cimetière dans la soirée ou la nuit du 3 au 4 juin sont invités à transmettre l’information au Service de police de la Ville de Québec en composant le 9-1-1, pour une intervention immédiate, ou le 418-641-AGIR (2447).
Québec Hebdo