D’autres épisodes de smog à venir

Alors que les feux de forêts font toujours rage dans le nord du Québec, les citoyens de la ville de Québec peuvent s’attendre à voir d’autres épisodes de smog d’intensité variable au cours des prochaines semaine. Cette situation est plus particulièrement néfaste pour les personnes dont le système respiratoire est plus vulnérable.

En effet, la combinaison du soleil, de la chaleur et de la quantité de particules dans l’air créée un environnement propice aux feux de forêt. «À court terme, on ne voit pas la situation se résorber totalement», affirme Nathalie Barrette, climatologue et professeure titulaire à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval.

De plus, les changements climatiques ont un impact indirect sur la sévérité des épisodes de smog. Ils réduisent peu à peu l’écart de température entre les pôles de la Terre, ce qui perturbe les systèmes dépressionnaires. Ces derniers, qu’ils soient composés de soleil, de pluie ou de smog, ont maintenant tendance à rester plus longtemps à un même endroit au lieu de circuler dans l’atmosphère, explique la climatologue.

Parmi les facteurs qui contribuent à dissiper le smog plus rapidement, il y a le vent, mais aussi la pluie, dont la ville de Québec a pu profiter amplement au cours des dernières semaines. C’est parce que les gouttes d’eau de pluie forcent les particules en suspension dans l’air à s’écraser au sol.

Des risques pour la santé?

Bien que les épisodes de smog puissent être inquiétants et causer quelques désagréments, les risques sont faibles pour la population générale. «La plupart des épisodes que l’on vit ont très peu d’impact sur la population générale. On va récupérer de ça assez bien. Même si ça se répète, il n’y aura pas beaucoup d’impacts mesurables et, à long terme, probablement que le risque est faible», indique Isabelle Goupil-Sormany, médecin clinicienne spécialisée en santé durable et changements climatiques à l’Université Laval et médecin conseil à l’Institut national de santé publique du Québec.

Toutefois, la situation est beaucoup plus critique, entres autres, pour les personnes âgées, asthmatiques et cardiaques. Ces personnes peuvent ressentir des effets négatifs dès que la concentration de particules dans l’air augmente. Il est alors plus pertinent de se procurer un purificateur d’air et de porter un masque N95 s’il est bien ajusté. Il est également crucial de garder son logement au frais, puisque la chaleur est autant dommageable que la pollution pour les personnes vulnérables. «Si un logement a une température trop élevée, mieux vaut sortir que de rester à l’intérieur», a nuancé la médecin.

Mme Goupil-Sormany a également précisé que les impacts n’étaient pas les mêmes dans les villes au nord que dans les villes au sud. Dans les villes au nord où les épisodes de smog sont beaucoup plus intenses, les gens se sont adaptés rapidement et sont plus en mesure de vérifier l’état de santé de leurs proches. À l’inverse, même si la qualité de l’air est meilleure dans les villes au sud de la province, elles sont plus populeuses et ont un plus grand nombre de personnes vulnérables. Il risque donc d’y avoir un plus grand impact sur les services de santé des villes du sud.

Lors des alertes de smog, le CIUSS de la Capitale-Nationale recommande à tout le monde de fermer ses fenêtres et son échangeur d’air, et de limiter ses activités à l’extérieur. Une carte montrant l’emplacement les feux de forêt au Québec et l’évolution de leur état est disponible au https://sopfeu.qc.ca/