Violoniste et cheffe d’orchestre : le parcours musical de Marie-Claire Cardinal
Marie-Claire cardinal a toujours voulu faire une carrière en musique, en violon, plus précisément. Mais lors de sa dernière année de baccalauréat en violon, elle s’est intéressée à la direction d’orchestre par hasard. Alors que les femmes sont encore bien rares comme cheffes d’orchestre, elle est rapidement repérée, entre autres par le chef de l’Orchestre Métropolitain Yannick Nézet-Séguin, et se perfectionne depuis en direction d’orchestre. La jeune femme sera même cheffe assistante, à l’automne, à l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ), tout en continuant le violon en parallèle.
«Je me suis intéressée à la direction d’orchestre vraiment par curiosité. J’ai fait une première année avec le professeur de direction Gilles Auger, en parallèle de mon baccalauréat en violon [au Conservatoire de musique de Québec]. Il m’a vraiment encouragé à continuer, il m’a dit que ça fonctionnait vraiment bien», explique Marie-Claire Cardinal.
En 2019, comme la jeune femme avait auditionné pour faire une maîtrise en violon, elle s’est dit qu’elle allait continuer la direction d’orchestre. «J’ai fait deux ans de séminaire de direction tout en faisant ma maîtrise. C’était par pur plaisir, je développais le goût en même temps», confie-t-elle.
En 2021, Marie-Claire a été acceptée au Domaine Forget pour un stage de direction d’orchestre, avec l’obtention d’une bourse en prime. Ses mentors? Nézet-Séguin et Bramwell Tovey. C’est à ce moment que le maestro québécois lui a conseillé de s’inscrire à l’Académie de direction d’orchestre de l’Orchestre métropolitain qu’il dirige, ce qu’elle a fait par la suite. Mais après quelques années passées à étudier le violon à Toronto et Montréal, la jeune femme avait hâte de revenir à Québec. «Je suis surnuméraire aussi en violon à l’OSQ. Je savais que le poste de cheffe assistante allait ouvrir bientôt, alors j’ai déposé ma candidature et j’ai été prise», se réjouit celle qui retrouve ainsi sa ville d’origine.
Ça fait quoi un chef assistant?
Concrètement, un chef assistant est une 2e paire d’oreilles dans la salle. Le chef d’orchestre est sur le podium, et l’assistant s’assoit dans la salle pour observer. «Il y a tellement de choses à écouter quand tu diriges… Quand j’assiste le chef, je suis dans la salle, j’ai toutes les partitions comme si je dirigeais, j’écoute, je prends des notes et je lui fais part de mes commentaires à la pause. On peut aussi prendre le relais quelques minutes, si le chef veut aller écouter dans la salle. C’est vraiment seconder le chef dans son travail. Mais tout dépend du besoin de chaque chef. La musique, ça reste personnel et il faut s’adapter».
Marie-Claire Cardinal a bien hâte de commencer à travailler avec Clemens Schuldt, le chef de l’OSQ. «Je suis vraiment chanceuse, on a eu l’occasion de se rencontrer, c’est vraiment un grand musicien».
Le chef d’orchestre est un musicien silencieux, qui dirige avec ses gestes, son regard et sa respiration. «C’est fascinant ce contact-là avec les musiciens, c’est une connexion».
L’instrument comme plus-value
Il faut préciser que les chefs d’orchestre professionnels sont tous des instrumentistes à la base. Quant à Marie-Claire Cardinal, elle n’a toujours pas choisi entre sa carrière de violoniste et celle qu’elle commence en direction.
«J’aime trop le violon! La direction c’est une grande aventure pour moi, on va voir où ça va aller. Je suis ouverte aux projets. Je veux continuer d’apprendre sur cette lancée-là», fait valoir celle qui n’avait jamais imaginé diriger un orchestre un jour.
