Le Dîner de cons propose une immersion idéale au théâtre
SORTIE. Pour les acteurs qui ont un plaisir contagieux à livrer ce chef d’œuvre de Francis Veber, la pièce Le Dîner de cons s’avère toute désignée pour introduire les personnes qui n’ont jamais succombé à l’appel du théâtre ou récupérer celles qui auraient pu être déçues par une expérience antérieure.
«Si tu n’as pas d’espace pour t’étendre sur le sujet ou si tu cherches un angle différent pour aborder le truc de façon originale, c’est là-dessus qu’il faut insister. On a beaucoup de choix pour animer nos temps de loisirs et on ne veut pas manquer notre coup. Les jeunes et les blasés, les astres s’alignent pour vous satisfaire et passer un bon moment. Rires sans casse-tête garantis», insistent André Robitaille et Marcel Leboeuf, le duo central de cette pièce d’anthologie.
Il faut admettre que Le Dîner de cons est un coup sûr. Ce grand classique du théâtre français, écrit en 1993 et adapté sous le même nom au cinéma par son auteur en 1998, n’a pas vieilli d’une ride… sauf celles du plaisir de rire. Une troupe québécoise en fait une reprise au cours d’une vaste tournée qui fera escale à la Salle Albert-Rousseau, du Cégep Sainte-Foy, du 8 au 10 janvier 2015.
«L’efficacité du texte est ahurissante. C’est un pur bonheur et un honneur d’avoir obtenu les droits pour reproduire au Québec cette comédie à succès», indiquent les deux comédiens encore emballés par leur prestation après une journée de promotion. La mise en scène de Normand Chouinard s’est permis quelques ajustements sociologiques. Ainsi, on laisse tomber l’accent parisien pour parler à la québécoise, alors que les références à l’architecture ou au soccer sont remplacées par des infrastructures d’ici et le hockey. Sinon, les répliques sont fidèles au texte d’origine.
L’histoire tourne autour d’un éditeur riche et méprisant qui, pour s’amuser et se valoriser auprès d’autres amis de la haute société, participe à des rencontres au cours desquelles chacun s’accompagne d’un invité qui a une passion, disons, hors du commun. Notre homme, François Brochant (alias André Robitaille) croit avoir trouvé en François Pignon (alias Marcel Leboeuf) un «champion hors catégorie» qui reproduit des monuments en bâtonnets de bois. Or, comme on est toujours le con d’un autre, la soirée dérape à la suite d’une série de malentendus et de quiproquo. Amusement assuré.
Importance de jouer à la maison
-«Ça fait 38 ans que je joue au théâtre et le fait de jouer dans ma région représente toujours un moment spécial. On sait que la famille et les amis sont présents dans la salle et on dirait qu’on ressent une communion plus grande avec le public.» – Marcel Leboeuf, originaire de Lévis
-«Certainement que de jouer à la maison revêt un aspect énergisant. Souvent, nos rencontres avec les spectateurs sont plus chaleureuses et prolongées après la pièce. Dans mon cas, je suis sensé participer à des retrouvailles avec les anciens de ma gang d’option théâtre de la polyvalente de Neufchâtel.» – André Robitaille, originaire de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier
Intérêt de performer dans une bonne salle
-«C’est majeur pour l’atmosphère et le rendu d’une pièce. Une salle bien configurée aide à capter l’attention et à transmettre notre énergie. On le sent ça et Albert-Rousseau s’avère parfaite pour un spectacle comme le nôtre.» – Marcel Lebeouf
-«Albert-Rousseau, comme le Grand Théâtre, fait partie des grandes ligues au Québec. La disposition des loges, de la scène et de la salle, ça fait une grande différence sur la performance des acteurs. C’est rassurant de pouvoir profiter de telles installations pour livrer la marchandise et faire passer un bon moment aux gens.» – André Robitaille