L’exposition Nous, présentée au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) a été conçue avec l’idée d’essayer de nouveaux formats, de prendre des risques et, bien sûr, d’être créatif. À travers un voyage philosophique où plusieurs questions existentielles sont posées au visiteur, Nous présente des œuvres d’art variées provenant des collections nationales autour de trois thèmes: l’identité, les migrations et le territoire.
Un voyage philosophique
Pour concevoir cette exposition, les équipes du MNBAQ ont choisi une méthodologie basée sur la philosophie. Une consultante et enseignante en philosophie, Lynda Champagne a pu les aider dans ce travail.
Pour Jean-Luc Murray, l’exposition est une façon différente d’aborder les œuvres d’art, avec ses questions en mode réflexif sur le nous. Elle est aussi partie des besoins en médiation, avec une attention particulière aux jeunes publics et à un pan de la population qui vient peut-être moins au musée. Des partenariats de gratuité ont ainsi été conclus avec différents organismes communautaires.
Parmi les questions qui jalonnent l’expo, on trouve: «quelles particularités font de moi une personne unique?» ou encore «comment le territoire influence-t-il la culture qui l’habite?».
Une démarche novatrice
«Il a fallu repenser la manière dont on montre les collections nationales», a exprimé Guillaume Savard, directeur de la conservation, alors que les deux autres ailes du musée sont fermées au public en raison de rénovations majeures.
Au lieu de présenter un artiste et ses œuvres par ordre chronologique comme c’est souvent le cas, ici, les concepteurs n’ont pas prédestiné un sens à l’exposition. À l’inverse, c’est aux visiteurs de trouver leur propre sens. «Il n’y a pas de trame narrative unique, d’ordre chronologique», a expliqué M. Savard. Cela a pour conséquence de dynamiser le rapport aux œuvres et de rompre avec une certaine vision plus traditionnelle de l’art.
Préoccupations actuelles
En questionnant l’identité, le territoire et les migrations, il était évident que le musée avait à l’esprit une préoccupation reliée à ces enjeux : l’environnement et l’empreinte carbone, laissée entre autres par la scénographie d’une exposition traditionnelle et le roulement des expositions chaque trois mois. En choisissant 97 œuvres d’art provenant de son importante réserve de 43 000 œuvres, le musée a aussi voulu montrer une diversité artistique, que ce soit au niveau des artistes (plusieurs œuvres sont signées par des artistes des Premières-Nations) et au niveau du type d’œuvres (sculptures, peintures, photographies, etc.).
«Le public va pouvoir s’approprier sa collection nationale», a conclu M. Savard.
L’espace atelier, adjacent aux salles de l’exposition, permettra aux petits et grands d’explorer différents médiums et de créer des œuvres, en collaboration avec l’équipe de médiation culturelle.
L’exposition Nous est offerte au public dès le 20 avril.