Culture

Cinq raisons d’embarquer dans la série «Motel Paradis»

Nahéma Ricci incarne Jen, de retour dans son patelin isolé afin de faire la lumière sur la mort de sa sœur.

Dans la série « Motel Paradis », Nahéma Ricci incarne Jen, de retour dans son patelin isolé afin de faire la lumière sur la mort de sa sœur.

Motel Paradis, offerte à compter d’aujourd’hui sur Club illico, constitue l’une des séries phares de l’automne. La nuit hâtivement tombée sera propice aux mystères de cette fascinante enquête sur un suicide qui n’en serait pas un, réalisée et cosignée par la cinéaste Sophie Deraspe, dont l’œuvre Antigone avait été saluée par la critique.  

Nahéma Ricci (récompensée aux prix Écrans canadiens pour le rôle-titre d’Antigone) revêt le blouson de cuir de Jen Paradis, résolue à éclaircir les circonstances nébuleuses de la mort de sa sœur. Elle fera à cette fin équipe avec Alain Renaud, un policier en pause forcée qu’interprète Stéphane Gagnon.  

Voici cinq arguments pour vous convaincre d’aller faire un tour du côté du Motel Paradis

À la suite d’un accident de course automobile, Jen Paradis, interprétée par Nahéma Ricci, vit une expérience de mort imminente qui l’assaillira de visions de sa sœur Noémie, qui se serait donné la mort. Image fournie par Québecor Contenu

Une intrigue prenante 

Cette histoire de famille et de village bouleversante, au rythme soutenu, captive dès le départ. À la suite d’un accident de course automobile, Jen Paradis vit une expérience de mort imminente, état de conscience altéré durant lequel l’assaillent des visions de sa sœur Noémie, qui aurait mis fin à ses jours, mais dont le corps n’a jamais été retrouvé. Appuyée du policier Alain Renaud, qui avait enquêté sur la disparition de l’adolescente, Jen retournera dans son patelin natal afin de mener sa propre enquête.  

Si la faune de Val-Paradis se réjouit du retour de Jen, elle se montre plus réticente et farouche envers le policier. L’ambiance ne tardera pas à se faire tendue, énigmatique, anxiogène. On pressent que le tandem ne sera pas à l’abri de dangers. « Sophie [Deraspe] s’intéresse aux petites choses qui en disent long. Rien n’est souligné aux gros traits », souligne Stéphane Gagnon à Métro avant la projection des deux premiers épisodes au Festival du nouveau cinéma (FNC). 

Stéphane Gagnon incarne Alain Renaud. Image fournie par Québecor Contenu

Un duo de protagonistes attachant 

Une complicité émouvante (évoquant une relation père-fille) s’installe dès les premiers épisodes entre Jen et Alain, qui se vouent une grande confiance et forment une équipe soudée dans leur quête de vérité. Des personnages riches et complexes, aux facettes sombres et lumineuses, aux prises avec des tourments.  

Jen  — un personnage qui, comme Antigone, aura transformé Nahéma Ricci, selon ce qu’a confié l’actrice à Métro —  se sent coupable d’avoir été rigide envers sa benjamine alors qu’elle devait s’occuper du motel familial à la place de leur mère aimante, mais irresponsable. Alain, quant à lui, « a un passé riche, mais un présent un peu plate, qui le pousse à suivre Jen dans son histoire un peu hurluberlue », illustre Stéphane Gagnon, qui, à l’instar de sa collègue, tient pour la première fois la tête d’affiche d’une série. 

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Une galerie de personnages excentriques  

De prime abord chaleureuse envers Jen, la population isolée de Val-Paradis ne tarde pas à se faire de plus en plus étrange à mesure que progresse l’enquête. Par la finesse du scénario, ce ne sont pas des caricatures qui s’assombrissent devant nous, mais bien un écosystème de personnages aux arcs narratifs forts et insolites, où gravitent une fauconnière dure à cuire, un ex-rockeur possiblement violeur, un gérant de bar enclin aux magouilles, une femme aux pouvoirs mystiques, un policier local laxiste, un garagiste récalcitrant… L’on se demandera à qui Jen pourra réellement faire confiance, ce que ces résident.e.s peuvent bien cacher et pourquoi.  

La distribution est éblouissante : Larissa Corriveau, Elisapie Issac, Martin Dubreuil, Guillaume Laurin, Rémi Goulet, Éric Robidoux, Louise Bombardier, Alice Pascual, Gildor Roy, Anick Lemay et Chanel Mings, pour ne citer que quelques noms. 

En plus d’avoir réalisé la série Motel Paradis, la cinéaste Sophie Deraspe l’a coscénarisée. Photo : collaboration spéciale

Un doublé pour Sophie Deraspe  

L’acclamée cinéaste Sophie Deraspe porte deux importantes casquettes dans Motel Paradis : celle de réalisatrice et de coscénariste — conférant à la série une qualité visuelle qui n’a rien à envier au cinéma. S’inspirant de Lanaudière et des Laurentides, Deraspe et le coauteur Stéphane Hogue (Indéfendable) ont ancré l’intrigue dans le bois. « Il y a un petit quelque chose de David Lynch », note-t-elle. « On s’approche des personnages : on entre dans leurs désirs, leur sensibilité, mais aussi leur outrance », indique la cinéaste de Profil Amina et des Loups, qui n’en est pas à sa première série, ayant réalisé Bête noire

La splendeur des images et de la musique 

Les images de Motel Paradis sont drapées d’une étoffe toute cinématographique. Chaque image semble avoir été soigneusement filmée, Sophie Deraspe capturant magnifiquement les tombées et levers du jour. Les retours en arrière, images aux teintes différentes, s’arriment sans effort au récit. Et pour sublimer le tout, il y a la trame sonore signée Frannie Holder (Random Recipe, Dear Criminals), « une chanteuse, une compositrice et une musicienne fabuleuse, hypersensible », dit Sophie Deraspe. Tour à tour subtile ou puissante, envoûtante ou anxiogène, la musique de Holder fait partie intégrante de l’atmosphère, ne faisant aucune fausse note. Elle devient un personnage en soi, comme le veut l’adage. La trame sonore de Motel Paradis, on l’écouterait à la maison, coupe de rouge à la main. 

Chouchou, Avant le crash, Sans rendez-vous, Le temps des framboises, maintenant Motel Paradis… Clamons-le haut et fort : il se fait de la sacrée bonne télé de fiction au Québec! Et pas besoin de l’ingérer en rafale; la télé, ça se savoure aussi. 

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