Culture

L’art en soi: une exposition axée sur soi

EXPOSITION. Saviez-vous que nos réactions et impressions devant une œuvre d’art en révèlent beaucoup sur nous? C’est à partir de cette réflexion qu’a été construite l’exposition L’art en soi, présentée à la villa Bagatelle.

L’exposition proposée par les commissaires Dany Quine, historien de l’art, et Simon Grondin, professeur de psychologie, tous deux spécialistes de la perception, convie les visiteurs à voir l’art autrement. En effet, elle leur fait découvrir le rôle qu’ils jouent, souvent à leur insu, dans le processus d’interprétation d’une œuvre.

Réunissant une sélection d’estampes originales, de peinture, de sculptures, d’œuvres graphiques et d’installations de tous genres, L’art en soi vise à développer une meilleure compréhension des divers phénomènes qui président nos perceptions et appréciations esthétiques.

«Souvent, les artistes demandent aux gens ce qu’ils pensent de leur œuvre, les gens répondent dans la plupart des cas assez spontanément, mais il est rare que nous lui expliquions en retour ce pour quoi il en perçoit telle ou telle chose. Notre but avec l’exposition, c’est de leur faire comprendre pourquoi ils interprètent une œuvre d’une certaine façon. Les gens apprennent beaucoup sur eux en venant ici», soutient Dany Quine.

Regroupées selon un parcours thématique et ludique propre à favoriser une participation active du spectateur, les créations exposées illustrent tour à tour les principaux facteurs qui entrent en jeu dans notre perception et notre appréciation de l’œuvre d’art, soit voir, savoir, être et appartenir.

Audioguide en mains, les participants auront à répondre aux questions qui leur sont posées au moyen de l’instrument avant de recevoir des explications détaillées sur les phénomènes observés.

«Il était important pour nous d’expliquer en profondeur les phénomènes, nous ne voulions pas seulement dire, tu perçois ça en fonction de cela. Nous souhaitons faire réfléchir les gens sur leurs agissements», poursuit-il.

La première partie de l’exposition traite des mécanismes biophysiologiques en jeu dans la perception visuelle et qui influencent inévitablement notre appréciation de l’œuvre. Par exemple, est-ce que telle toile représente un motif rouge sur un fond bleu ou plutôt un motif bleu sur un fond rouge?

Quant au deuxième segment de l’exposition, celui-ci aborde la question des phénomènes d’ordre psychologique et de leurs répercussions sur nos réactions et impressions ressenties.

Le troisième volet parle de l’incidence de nos connaissances propres sur notre appréciation de l’œuvre d’art.

Finalement, la quatrième partie insiste sur le rôle des facteurs culturels dans notre appréhension de l’œuvre d’art.

Plus qu’une exposition

En plus de l’exposition qui restera en place jusqu’au 13 décembre, les deux complices ont pondu un livre qui explique encore plus en profondeur la notion de perception. Simon Grondin explique que certaines œuvres sur lesquelles ils avaient travaillées étaient indisponibles en vue de l’exposition. Cependant, ils trouvaient important de montrer l’ensemble de leur travail.

Quant aux projets futurs des deux artistes, ils n’écartent pas la possibilité de travailler ensemble sur un autre projet. Est-ce que le nouveau projet sera en lien avec celui-ci? Nul ne le sait, cependant, Dany Quine n’écarte pas l’idée de présenter des expositions semblables dans d’autres galeries d’art.

Le public peut voir l’exposition du mardi au dimanche de 11h à 17h à la villa Bagatelle, situe au 1563, chemin Saint-Louis. L’entrée est gratuite.

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