Bien que la connaissance de la notion de consentement ait augmenté de 33% depuis 2015 au sein de la population canadienne, plus de la moitié (55%) de celle-ci ne comprend toujours pas la nécessité d’un consentement à la fois positif et continu de leur partenaire, comme le définit le droit canadien.
C’est le portrait accablant que brosse la nouvelle étude de la Fondation canadienne des femmes réalisée en octobre dernier auprès de 1511 Canadien.ne.s sur la compréhension du consentement. La compréhension d’avoir un consentement positif, par exemple en donnant son accord et/ou en participant de manière enthousiaste, et continu, en assurant son maintien tout au long de l’acte sexuel, serait plus élevée chez les moins de 54 ans (52%) et plus faible chez les 55 ans et plus (34%).
C’est signe que le Canada a désespérément besoin d’investir dans la sensibilisation au consentement et dans des mesures de prévention de la violence efficaces pour toutes les tranches d’âge.
Paulette Senior, présidente et directrice générale de la Fondation canadienne des femmes
«Même s’il semble qu’un nombre grandissant de gens savent ce qu’est le consentement, il est inquiétant de constater que ce n’est toujours pas le cas pour une grande partie de la population», explique la présidente et directrice générale de la Fondation canadienne des femmes, Paulette Senior, par voie de communiqué.
L’étude rappelle qu’environ 4,7 millions de femmes, soit 30% de toutes les femmes de 15 ans et plus au Canada, ont vécu une agression sexuelle en dehors d’une relation intime. Les jeunes femmes, celles en situation de handicap, les femmes autochtones ou encore les membres de la communauté LGBTQ2+ seraient davantage exposés au risque de subir de la violence sexuelle. Au total, 42% des Canadiens connaissent une femme qui a été victime de violence sexuelle.
«Tant de femmes, de filles et de personnes bispirituelles, trans et non binaires sont confrontées à cette violence au cours de leur vie, déplore Paulette Senior. Nous devons tous et toutes être mieux préparé.e.s pour soutenir les survivant.e.s sans les juger ni les stigmatiser, car elles et ils choisissent souvent de parler à des gens de confiance.»
Selon Mme Senior, il est nécessaire de «demander des comptes» aux dirigeants politiques pour les inciter à renforcer la lutte contre les violences sexuelles.
Pour accompagner la population, la Fondation canadienne des femmes a lancé l’initiative Répondant·e·s à l’appel à l’aide, qui offre des outils pour réagir aux signes de violence et soutenir les survivant.e.s de violence.