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«La vapoteuse a remplacé la cigarette dans les écoles»

Photo: iStock

Quatre écoles secondaires de la région de Québec se sont jointes au Plan génération sans fumée (PGSF) depuis le début de l’année scolaire 2022-2023. Mise sur pied par le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), cette initiative regroupe maintenant 79 établissements d’enseignement secondaire partout dans la province qui ont décidé de se pencher sur les problèmes de tabagisme.

Les écoles secondaires de Neufchâtel, Jean-de-Brébeuf, Roger-Comtois et Mont-Sainte-Anne ont toutes décidé de mettre sur pied un comité pour agir contre cette problématique. Comme le prévoit le projet, les élèves de chaque établissement sont invités à participer pour trouver des solutions adaptées à leur milieu d’apprentissage.

«La réaction des jeunes était très positive. On a réussi à former un comité de 20 élèves qui veulent s’impliquer pour la cause. Ça démontre à quel point c’est quelque chose qui les concerne», explique le professeur d’éducation physique responsable de l’implantation du PGSF à l’école secondaire Mont-Saint-Anne, Dominique Boivin.

Les premières rencontres du comité ont permis aux membres de faire valoir leurs idées pour sensibiliser la population étudiante à cette problématique. «Ce qui est ressorti de tout cela, c’est que les jeunes veulent avoir des discussions ouvertes sur le sujet et éviter de tomber dans le jugement», constate l’enseignant.

Du pareil au même

Le comité de l’école secondaire située à Beaupré a sondé tous les élèves en lien avec la vapoteuse et la cigarette. Les résultats sont très parlants sur le changement d’habitudes qui s’est opéré dans les dix dernières années par rapport aux produits du tabac, aux yeux de M. Boivin.

Environ 40% des plus de 600 adolescents qui ont pris part au recensement admettent avoir déjà essayé la vapoteuse. De ce nombre, quatre élèves sur dix disent avoir utilisé une cigarette électronique dans les 30 derniers jours et 9% d’entre eux affirment en faire usage au quotidien. Comparativement, quatre étudiants dans toute l’école fument la cigarette.

«C’est un constat qui a de quoi inquiéter, admet le professeur d’éducation physique. En voyant ces résultats, c’est évident que la vapoteuse a simplement remplacé la cigarette dans les écoles», fait valoir le professeur d’éducation physique.

Même son de cloche au Conseil québécois sur le tabac et la santé. D’après les données dont dispose l’organisme, plus d’un adolescent québécois sur deux se serait initié au vapotage avant l’âge de 17 ans.

«Je les comprends de se laisser tenter. C’est un outil qui a été conçu pour attirer les jeunes: ça goûte bon, c’est esthétique, c’est technologique et l’expérience est personnalisable, constate la directrice générale du CQTS, Annie Papageorgiou. C’est très sournois comme objet, parce que ça devient facilement un besoin en raison de la nicotine.»

On espère que le gouvernement se penchera sur la question des arômes dans les prochaines années. Une bonne proportion des jeunes ne toucherait pas à ces produits-là si on enlevait les saveurs du marché.

Annie Papageorgiou, directrice générale du CQTS

De l’espoir

Même s’il reste énormément de chemin à parcourir, Mme Papageorgiou est persuadée que la situation s’améliorera dans les prochaines années. «On est face à une industrie très récente dont on ne connait pas encore tous les rouages. Au fil du temps, il va y avoir de plus en plus de données sur les risques du vapotage sur la santé et ça va changer bien des choses», souligne-t-elle.

La directrice générale affirme que les jeunes du secondaire sont désormais sensibilisés aux risques de la cigarette après plusieurs années de prévention, comme le prouve l’ensemble des sondages réalisés partout au Québec. «Il faut reproduire le même processus pour le vapotage. Ça viendra avec le temps», conclut Dominique Boivin.

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