Alors que la Cour suprême des États-Unis a invalidé vendredi l’arrêt Roe v. Wade, garantissant depuis près d’un demi-siècle le droit des Américaines à avorter, plusieurs personnalités politiques au Québec et au Canada se sont empressées de réagir sur les réseaux sociaux, principalement pour dénoncer cette décision.
Sur son compte Twitter, le maire de Québec, Bruno Marchand, s’est dit en «confiance que nous sommes à l’abri d’une telle aberration». Il a encouragé les citoyens à continuer «ensemble cette lutte bien inachevée» afin d’éviter «qu’on normalise de tels reculs. Que ça devienne banal».
Si près d’eux, mais si loin à la fois.
— Bruno Marchand (@brunomarchand) June 24, 2022
Légalement, j’ai confiance que nous sommes à l’abri d’une telle aberration. Mais humainement, nous ne le sommes pas. Le risque est grand qu’on normalise de tels reculs. Que ça devienne banal. Continuons ensemble cette lutte bien inachevée.
De son côté, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est dite «outrée par le renversement de l’arrêt» et se présente en soutien aux citoyennes américaines «qui voient leur droit de disposer de leur corps être bafoué».
«Cette décision est un recul inacceptable. Dénonçons-la avec force et vigueur, ici comme ailleurs», peut-on lire dans son gazouillis.
Dans le même élan, la députée de la CAQ et ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, a elle aussi fait part de son soutien aux Américaines, en ajoutant qu’«Au Québec, on ne laissera jamais ce droit être remis en question».
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a laissé entendre que le droit des choisir des Canadiennes sera défendu en toutes circonstances tout en dénonçant lui aussi cette décision de la Cour Suprême.
«Aucun gouvernement, aucun politicien, ni aucun homme ne devraient dicter à une femme ce qu’elle peut faire ou ne pas faire avec son corps», déclare-t-il dans son gazouillis.
Pour le premier ministre du Québec, François Legault, cette décision de la Cour Suprême représente un «triste recul pour les droits et libertés des femmes». Il a repartagé un gazouillis de Mme Charest sur Twitter.
L’avortement en péril
La fuite d’un document du plus haut tribunal des États-Unis par le journal Politico en mai dernier, laissait déjà présager que la Cour suprême pourrait bientôt annuler l’arrêt Roe c. Wade, qui protège le droit à l’avortement dans ce pays depuis 50 ans. Rappelons que selon ce document, une majorité de juges siégeant à la Cour suprême voterait en faveur d’un renversement de la décision «Roe vs Wade».
La décision de ce matin est donc venue confirmer cette hypothèse. Désormais, chaque État serait libre d’autoriser ou non l’avortement sur leur territoire.
Dès l’annonce de la décision vendredi, plusieurs manifestants ont afflué par centaines vers plus haute autorité judiciaire des États-Unis afin de manifester leur joie ou leur tristesse.