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5000 logements sociaux par année réclamés jusqu’en 2027

Le président du Réseau québécois des OSBL d'habitation, André Castonguay, entouré de députés et d'autres représentants du RQOH.

Le président du Réseau québécois des OSBL d'habitation, André Castonguay, entouré de députés et d'autres représentants du RQOH.

Des représentants des trois partis d’opposition ont uni leur voix à celle du Réseau québécois des OSBL d’habitation, mardi après-midi, à l’Assemblée nationale, afin de réclamer la construction de 5000 logements sociaux et communautaires supplémentaires par année pour les cinq prochaines années.

Selon le président du Réseau québécois des OSBL d’habitation, André Castonguay, ce besoin se fait ressentir partout à travers la province en raison de la hausse du coût des logements, laquelle a «atteint un sommet en 2021». Selon lui, plus de 37 000 ménages figurent actuellement sur les listes d’attente des offices municipaux d’habitation. Il rappelle que l’Union des municipalités du Québec a récemment estimé le besoin à 4500 nouveaux logements sociaux et 13 400 logements abordables supplémentaires par année «pour répondre aux besoins identifiés sur le terrain».

Les efforts actuellement consacrés par le gouvernement du Québec sont nettement insuffisants, présentement.

André Castonguay

2022, l’année de l’habitation?

La députée libérale de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, a identifié l’année 2022 comme étant «l’année de l’habitation», estimant du même coup qu’il s’agira d’un enjeu électoral majeur lors de la campagne à venir à l’automne. «C’est une année où on vit pour une deuxième fois consécutive une crise du logement. On n’a pas vu ça dans les 18 dernières années, avec des taux d’inoccupation au plus bas», a-t-elle souligné. Cette dernière souhaite que la CAQ, qui a reconnu la semaine dernière qu’il y avait bel et bien une crise du logement au Québec, mette en place une cellule de crise afin de s’y attaquer.

«Le secteur des OSBL d’habitation comporte 55 000 unités établies dans toutes les grandes villes et toutes les localités du Québec. C’est un secteur qui a développé une expertise certaine, qui est expérimenté dans le développement des projets, qui connaît la réalité des milieux locaux, et dont les projets sont justement issus des concertations locales et qui répondent véritablement aux intérêts des populations. […] Ce sont des projets communautaires de logements qui ne cherchent pas à faire des profits qui vont être empochés par un propriétaire, mais qui offrent véritablement des loyers moins chers à tous les locataires», a pour sa part affirmé le député solidaire de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla. Il estime par ailleurs que Québec devrait «privilégier ces modèles-là dans le développement de l’offre locative».

Finalement, la députée péquiste de Gaspé, Méganne Perry Mélançon, a dénoncé que «des milliers d’unités déjà déposées dans AccèsLogis soient toujours en attente d’une réponse».

Il faut que la ministre puisse clarifier ses intentions avec l’avenir du programme AccèsLogis. C’est vital. C’est vital pour les logements sociaux qui ne pourront jamais être remplacés par du logement abordable. On est en crise du logement et, en plus de ça, on est dans une forte hausse de l’inflation.

Méganne Perry Mélançon

«C’est sûr que les personnes vulnérables vont avoir des besoins, vont devoir être épaulées plus que jamais pour traverser la crise. Alors, il faut faire attention de ne pas débalancer l’offre. C’est sûr que, si on construit plus dans le privé, il y aura des intérêts, il y aura des hausses de loyer qui vont affecter aussi les prix de nos logements sociaux», a expliqué l’élue gaspésienne, une région aussi touchée par la crise du logement.

La ministre Laforest interpellée en chambre

Appelée à réagir par les trois députés de l’opposition ayant participé au point de presse au cours de la période de questions quelques minutes plus tard, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a soutenu que la crise a été notamment créée par un «bilan migratoire très, très élevé» dans neuf régions de la province.

Selon elle, Québec est actuellement en mode rattrapage. Elle soutient toutefois que le gouvernement actuel a investi davantage en habitation que son prédécesseur. «L’ancien gouvernement a investi 843 millions sur quatre ans. On a investi 1,8 milliard. Alors, les mesures en habitation, les montants sont là», a-t-elle mentionné.

La ministre a également défendu le travail du gouvernement en précisant que 8143 unités avaient été construites à ce jour. «On va continuer d’augmenter l’offre. C’est ce qu’on fait. On a notre nouveau programme d’habitation abordable. On travaille, comme je le dis, avec tous les regroupements, parce que oui, il faut travailler ensemble. C’est notre solution», a-t-elle promis.

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