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L’OMS rejette le vaccin québécois de Medicago

Medicago

Conçu à base de plantes, le candidat vaccin de Médicago intègre des particules pseudo-virales, avec ou sans adjuvant.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rejette le vaccin contre la COVID-19 de Medicago étant donné que l’entreprise québécoise est détenue en partie par le cigarettier Philip Morris.

La nouvelle, d’abord rapportée par The Globe and Mail, a été confirmée par Medicago, puis par l’OMS. En effet, l’entreprise pharmaceutique indique avoir reçu un courriel l’informant d’une décision préliminaire de la part de l’OMS et mentionnant qu’une lettre officielle devrait être envoyée sous peu avec des informations complémentaires.

«Medicago est présentement en attente de ces informations. Lorsque Medicago aura reçu et revu le rationnel de cette décision, elle sera en mesure de continuer ses discussions sur les prochaines étapes avec ses partenaires et investisseurs», précise l’équipe de Medicago dans un courriel envoyé à Métro.

Bien que le vaccin – appelé Covifenz – ait été approuvé par Santé Canada pour les personnes de 18 à 64 ans, l’OMS refuse d’en faire autant en raison des liens de la pharmaceutique avec l’industrie du tabac. En effet, le cigarettier Philip Morris est un actionnaire minoritaire de l’entreprise basée à Québec.

Depuis 2005, l’OMS a une politique très stricte en ce qui a trait aux accords conclus avec des entreprises qui ont des liens importants avec l’industrie du tabac ou des armes.

Le vaccin Covifenz «n’a jusqu’à présent pas été acceptée en raison du lien avec l’industrie du tabac et de la politique stricte de l’OMS de ne pas s’engager avec des entreprises qui font la promotion du tabac», a indiqué l’OMS par courriel. L’agence de l’ONU précise qu’elle mène actuellement des discussions sur la manière de répondre à une tendance générale de l’industrie du tabac à investir dans l’industrie de la santé.

Bien que la décision de l’OMS ne soit pas liée à l’efficacité du vaccin contre la COVID-19, elle fait en sorte qu’il ne pourra pas être utilisé dans le cadre de l’initiative de vaccination internationale COVAX.

«Fiasco prévisible et évitable»

Déjà la semaine dernière, ce refus était anticipé puisque l’OMS avait suspendu l’approbation du vaccin de Medicago. À l’annonce de la suspension de l’approbation du vaccin Covifenz, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac avait qualifié la situation de «fiasco prévisible et évitable».

La codirectrice et porte-parole de la Coalition, Flory Doucas, avait dénoncé le fait qu’aucune démarche n’avait été faite pour convaincre le géant du tabac de se retirer comme actionnaire de Medicago. Selon elle, cela règlerait automatiquement le problème. «Il y a une simple voie de passage pour que ce vaccin soit déployé au niveau international, et tout ce que cela requiert, c’est un peu de courage politique par nos gouvernements, notamment le ministre Duclos, afin de tenir tête au cigarettier Philip Morris», avait-elle ajouté.

Le gouvernement du Canada a déjà investi 173 M$ dans Medicago en 2020 pour soutenir le développement du vaccin Covifenz et aider l’entreprise à accroître sa production. En début de semaine, le ministre canadien du Développement international, Harjit Sajjan, avait d’ailleurs exhorté l’OMS à approuver le vaccin pour qu’il soit distribué à l’international.

En plus d’être le premier vaccin anticovidique mis au point par une société canadienne à être homologué, Covifenz est le premier à utiliser une technologie de production sur plantes.

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