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Inauguration d’un Centre d’interprétation de l’incendie de Québec

Des membres du groupe Appel 99 en compagnie de Christian Paradis, directeur du SPCIQ, Marie-Josée Asselin, vice-présidente du comité exécutif et d'Alexandre Arturi, président de Association des pompiers professionnels de Québec. Photo: Benjamin Aubert/Métro

L’organisme Appel 99 qui soutient les activités du Service de protection contre les incendies de Québec (SPCIQ) a récemment inauguré son Centre d’interprétation de l’incendie. Situé au 2e étage de la caserne numéro 1 du SPCIQ au 140, rue St-Jean, le public peut le visiter sur rendez-vous.

Sur place, on retrouve de nombreux artefacts ayant marqué l’histoire de la protection contre les incendies dans la capitale. On peut notamment y voir d’anciens systèmes de communication permettant aux citoyens de signaler des incidents dans leurs quartiers, des appareils qui ont précédé les gicleurs que l’on retrouve aujourd’hui dans les grands immeubles ou encore des souvenirs d’incendies marquants dans la ville.

L’idée de concevoir ce centre d’interprétation trottait dans la tête des membres de l’organisme depuis un certain temps. L’actuel président André Savard explique que son prédécesseur Garey Côté avait commencé dès la fondation du groupe en 1989 à collectionner des objets mis au rancart par le SPCIQ. «C’est lui qui a donné naissance au projet. Pendant 30 ans, toutes sortes d’objets ont été accumulés et nous avons commencé à acheter du mobilier il y a quelques années pour créer ce centre», raconte-t-il. Avec l’aide de la Réserve muséale de la Capitale-Nationale, ils ont été en mesure d’agrandir la collection présenté au public.

Visites guidées

Comme les membres d’Appel 99 sont tous bénévoles et que ce sont eux qui assurent l’opération du centre récemment inaugurée, les membres du public qui souhaiteraient le visiter doivent prendre rendez-vous pour le faire. Gratuitement, ils pourront du même coup profiter d’une visite guidée d’environ 90 minutes menée par un.e passionné.e du milieu. «Ce ne sera pas ouvert en permanence puisque ce n’est pas possible avec nos moyens. On souhaite former des groupes de 20 à 25 personnes et accueillir des centaines de personnes chaque année. On va essayer de travailler davantage le soir et la fin de semaine», indique M. Savard en laissant entendre que le centre pourrait être appelé à présenter davantage d’artefacts au fil du temps.

«Si on regarde ce qui se fait ailleurs, dans certaines municipalités, on a des centres d’interprétation qui occupent des casernes désaffectées. Ces casernes ont un cachet et on peut y retrouver des véhicules antiques en plus du centre d’interprétation», décrit-il en rêvant d’un tel scénario à Québec. À ce jour, le groupe possède d’ailleurs une vieille voiture de la «Corporation du village de Charlesbourg». Un second véhicule pourrait s’ajouter prochainement.

Le directeur du SPCIQ ravi

Pour le directeur du Service de protection contre les incendies de Québec, Christian Paradis, la création d’un tel centre d’interprétation à Québec est une excellente nouvelle. «Les grandes villes ont des centres d’interprétation qui gardent la mémoire du développement des services incendies. Il y a tellement d’événements incroyables qui surviennent en sécurité incendie, d’avoir un centre d’interprétation, c’est un rappel de l’impact du travail des pompiers. Nous avons plus de 253 années d’histoire et nous préservons plus de 90 G$ en valeur foncière. Si les municipalités se développent, c’est parce que les services incendies y contribuent», mentionne-t-il.

Comme les visiteurs pourront le constater, le métier a beaucoup évolué au fil des ans. «Technologiquement parlant, le métier a énormément évolué. Il y a eu de grands incendies et nous avons perdu des gens. Aujourd’hui, on reconnaît de plus en plus des pompiers qui décèdent de certaines maladies, dont des cancers. Dans trente ans, on se reparlera et ça aura encore évolué», ajoute M. Paradis.


Marie-Josée Asselin, vice-présidente du comité exécutif. / Photo: Benjamin Aubert/Métro

Une élue responsable qui comprend bien le travail des pompiers

La vice-présidente du comité exécutif et conseillère municipale de Loretteville–Les Châtels, Marie-Josée Asselin, est responsable des dossiers touchant la protection contre l’incendie. Cette responsabilité n’est pas qu’une ligne de plus dans le contrat de travail de la biochimiste de formation. Elle sait très bien ce que représente le travail des pompiers pour avoir été elle-même sinistrée en 2016.

En effet, dans la nuit du 12 au 13 juin 2016 vers 3h du matin, Mme Asselin dormait profondément «sans avoir aucune idée de ce qui se passait» à l’extérieur de sa résidence où un court-circuit venait de déclencher un incendie. C’est sa chienne golden retriever de 11 ans qui l’a réveillé en pleurs en tentant de plusieurs façons d’attirer son attention et celle de ses deux enfants. Quelques instants après être sortie de sa maison, le toit s’est effondré.

De son propre aveu, le travail des pompiers ce soir-là a changé sa perspective du travail. «L’intervention cette nuit là a été extraordinaire. Il n’y avait rien à sauver, mais tout le soutien après était rempli de bienveillance. Les pompiers qui sont intervenus pendant la nuit sont revenus dans la journée pour voir comment nous allions», décrit-elle. À l’époque, Mme Asselin n’était pas conseillère municipale, ni une personnalité publique.

Et même si elle a vécu ce sinistre, sa vision du métier continue d’évoluer. «On parle beaucoup de l’intervention sur le moment, mais il y aussi tout le volet de prévention que je connaissais moins. Je me rends compte à quel point ça fait une différence. On peut penser à la distribution de détecteur de fumée, aux visites de préventions, aux visites dans les écoles et terrains de jeu. Un important nombre de feux est dû à des erreurs humaines», dit-elle en soulignant que le travail de prévention permet de réduire ce nombre d’erreurs entraînant des incendies.

La vice-présidente du comité exécutif se réjouit par ailleurs de l’initiative de l’organisme Appel 99, rendu possible grâce au prêt d’un local par la Ville. «C’est super intéressant d’avoir un centre comme ça. Le SPCIQ, c’est plusieurs centaines d’années d’histoire. De pouvoir avoir accès à ces pièces-là et de voir l’évolution des équipements et des camions pour le public, c’est une super belle réalisation, on est vraiment content de ça!», a-t-elle mentionné.

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