Au retour de son second voyage d’affaires en Europe, le maire de Québec a dû revenir sur le contrat du matériel roulant du tramway. De l’avis de Bruno Marchand, il s’agit de la meilleure entente dans les circonstances et il est faux de prétendre que les rames seront produites entièrement au Mexique.
«On a le meilleur dans ce contrat-là de ce qu’on pouvait avoir selon les conventions que nous avons à respecter. Et même, l’entreprise qui le fait ne dit pas qu’elle va se contenter de respecter les normes minimales. Le p.-d.g. d’Alstom m’a dit qu’il veut aller plus loin que ça, au-delà de ce qui est attendu, malgré les conventions. On a la meilleure des situations», assure-t-il.
Le maire de Québec rappelle qu’il y a une entente de libre marché à respecter entre le Canada et l’Europe. Celle-ci prescrit un minimum de 25% de contenu canadien au contrat et l’assemblage fait ici.
«Alstom, et j’ai revu ses dirigeants à nouveau lors de mon récent voyage en Europe, s’engage à faire plus que ça. Maintenant, il est trop tôt pour dire si ça va être 32%, 27%, 42% ou 44%. Alstom a des ambitions énormes pour que le plus possible soit réalisé ici et ensuite assemblé à La Pocatière», précise M. Marchant.
Selon lui, on oublie une donnée importante dans l’équation. Alstom compte 1800 employés au Canada. Il y en a 400 à La Pocatière, qui vont faire l’assemblage final du tramway. Et 1400 autres qui travaillent à Saint-Bruno en conception et en design, qui vont œuvrer à l’élaboration de la chaîne de montage.
Mauvaise interprétation des oppositions
«S’il y a eu un tollé en mon absence des oppositions à l’hôtel de ville, c’est mal comprendre les conventions que nous avons. On ne peut pas exiger que toutes les pièces soient produites ici. Il va y avoir beaucoup de choses faites à La Pocatière. Attendons de voir, il reste deux ans de travail de conception et d’évaluation des capacités logistiques pour décider où vont s’exécuter les choses», signale le maire de Québec.
Bruno Marchand ajoute que «si on ne respecte pas les règles contractuelles, il reste deux options. Ou, on demande plus que ce que la convention du libre-échange permet et on va se faire poursuivre en cour et on va perdre. Ou, l’autre option, c’est de baisser en bas du 25% de contenu canadien, pour réduire le prix du contrat et avoir encore moins de production locale».
En guise d’exemple, le maire réfère à l’achat d’une voiture manufacturée en Ontario. «Même dans ce cas, note-t-il, toutes les pièces ne proviennent pas du Canada. Dans un monde globalisé, les chaînes de montage s’approvisionnent de diverses composantes mécaniques et électroniques produites à l’étranger et assemblées ici. C’est identique pour le tramway».