Rien de mieux que de mettre en pratique les apprentissages en situation quasi réelle d’intervention, surtout en matière de soins de santé. C’est ce que l’Association étudiante de la Faculté des sciences infirmières (FSI) de l’Université Laval a expérimenté en organisant une simulation de code orange, mercredi, sur le campus.
Pour cette cinquième activité multidisciplinaire annuelle, les organisateurs se sont inspirés de l’actualité récente qui a ébranlé le Québec. La mise en scène d’un désastre externe impliquait un autobus de transport en commun ayant percuté des étudiants sur le chemin piétonnier du Grand Axe près de l’Avenue des Sciences-Humaines.
En tout, 230 participants ont pris part à l’opération échelonner sur plusieurs heures. Outre les étudiants de la FSI, l’activité a engagé des résidents en médecine d’urgence, des finissants en Soins préhospitaliers du Cégep de Sainte-Foy, des étudiants en Techniques policières du Cégep Garneau, ainsi que des praticiens spécialisés du CHU de Québec-Université Laval et des réservistes de la 5e Ambulance de campagne des Forces armées canadiennes.
Du nombre, on retrouve une trentaine d’étudiants de premier cycle provenant des différentes disciplines pour jouer les victimes. Ces acteurs ont profité de maquilleurs et du recours à du faux sang, pour simuler des blessures graves et divers traumatismes. Un hôpital temporaire était même aménagé pour leur prodiguer les premiers soins dans le l’atrium du pavillon Charles-De Koninck.
Mise en scène réaliste
«La mise en scène se voulait des plus réalistes, afin de permettre aux étudiants de s’exercer dans un univers potentiellement chaotique. Un déclenchement de code orange signifie une arrivée massive de blessés en milieu hospitalier. Leur prise en charge dans une situation de stress intense visait à mettre en pratique les apprentissages en gestion de soins et la collaboration interprofessionnelle», explique Éloïse Vaillancourt, finissante en science infirmière et membre du comité de coordination de la simulation.
Planifiée de longue date, l’activité se veut une sorte de grand test de fin d’études. Chaque année, un scénario différent est imaginé pour modifier l’expérience acquise. Le but de la démarche consiste à appliquer les connaissances apprises dans un environnement extrême. Une séance de débreffage est ensuite organisée, afin d’échanger et d’évacuer tout traumatisme provoqué par la charge soudaine d’adrénaline.
Objectifs ciblés
- Permettre aux étudiants de se familiariser avec les procédures de code orange pour améliorer leur capacité d’intervention et leur résilience grâce à un cas réaliste;
- Mettre en application tous les acquis lors d’une simulation multidisciplinaire;
- Confronter les étudiants à la priorisation des soins et à la gestion du stress lors d’une intervention d’urgence;
- Bonifier la préparation mentale des participants lors du séminaire préparatoire;
- Effectuer un retour constructif après la simulation pour comprendre, analyser et synthétiser le raisonnement, les émotions et les actions engendrés pendant la simulation.
Le but ultime consiste à consolider les connaissances et à améliorer les performances futures dans des situations similaires.
Frédéric Douville, doyen de la Faculté de médecine à l’Université Laval
Ce qu’ils en disent:
- «Il s’agit d’une superbe opportunité de mettre en application les techniques et enseignements appris durant les cours. Particulièrement pour les étudiants en médecine, car jusqu’à l’étape de l’externat, les cours demeurent assez théoriques.» – Mathilde Rousseau, finissante en médecine
- «C’est une occasion pour les étudiants de vivre une situation d’exception, qui requiert de puiser dans leurs aptitudes personnelles et leurs apprentissages collectifs. Ils apprennent à développer leur résilience et la confiance dans leurs compétences.» – Jérôme Lévesque, professeur au DEC en Soins préhospitaliers du Cégep de Sainte-Foy
- «Il y a un intérêt très pédagogique dans l’organisation de ces simulations extrêmes. Sachant que cela peut arriver, les intervenants de demain doivent être préparés à réagir pour assurer la gestion des soins en pareille situation.» – Frédéric Douville, doyen de la Faculté de médecine à l’Université Laval