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Alcool et grossesse: les vitamines B joueraient un rôle protecteur

Les travaux d’un groupe de chercheurs du Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine ont permis de déterminer que les vitamines B pourraient atténuer les effets de la consommation d’alcool pendant la grossesse. Les chercheurs mettent toutefois en garde: cela ne veut pas dire que les femmes enceintes ou qui souhaitent le devenir peuvent boire à volonté.

Les conséquences néfastes qui découlent de la consommation d’alcool chez une femme enceinte sont largement documentées par la science. Le groupe de chercheurs du CHU Sainte-Justine a toutefois cherché à savoir si l’intégration de certains nutriments dans l’alimentation d’une femme projetant d’avoir ou attendant un enfant pourrait jouer un rôle protecteur et amoindrir la nocivité de l’alcool dans un contexte de début de grossesse.

Parmi les nutriments sous la loupe des experts, sélectionnés pour leur rôle déterminant dans le contrôle de l’expression génique, figurent l’acide folique, la vitamine B12, la choline et la bétaïne.

Les chercheurs ont pu constater, au terme de leur étude pratiquée sur des souriceaux, que les animaux nés des femelles qui avaient bénéficié de ce régime spécial avaient trois fois moins de défauts morphologiques, notamment au niveau de la taille de leurs crânes. Ils ont cependant remarqué que la formule était beaucoup moins efficace dans la prévention des retards de croissance, possiblement à cause des effets de l’alcool sur le placenta.

Un message préventif

Les scientifiques préviennent d’emblée que l’objectif de la recherche n’est pas de concilier grossesse et consommation d’alcool, mais plutôt d’étudier l’interaction de la substance avec les nutriments en question.

«Il ne faut toutefois surtout pas en conclure que les femmes qui essaient de devenir enceintes peuvent boire à volonté pour autant qu’elles incluent ces nutriments dans leur alimentation, a précisé à la Presse canadienne le chercheur en épigénétique et spécialiste en biologie de la reproduction au CHU Sainte-Justine Serge McGraw. On vise surtout d’avoir un message préventif, par exemple pour les femmes qui auraient des carences (alimentaires) et qui essaieraient de devenir enceintes.»

Problèmes développementaux ou comportementaux

L’étude, dont les résultats ont été récemment publiés dans The FASEB Journal, la revue de la Federation of American Societies for Experimental Biology, s’intéressera dans un second temps aux problèmes développementaux ou comportementaux qui pourraient surgir chez les souriceaux.

«Par exemple, est-ce que les souriceaux nés avec un faible poids ou des problèmes de développement du cerveau vont avoir des problèmes de cognition. Est-ce qu’avec cette diète on va avoir été capables de réduire les impacts au niveau cognitif?», s’interroge Serge McGraw.

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