L’entreprise biopharmaceutique Medicago, dont le siège social est situé à Québec, cesse ses activités. Son actionnaire, le groupe chimique japonais Mitsubishi Chemical Group en a fait l’annonce par voie de communiqué vers 19 h, heure du Québec.
Fondée en 1999, l’entreprise est devenue une société privée en 2013 et concentrait ses activités dans la recherche et le développement de nouveaux vaccins grâce à une technologie de particules pseudo-virales (PPV) à base de plantes. Son vaccin contre la COVID-19, le COVIFENZ, avait été autorisé au Canada en février 2022 pour les personnes de 18 à 64 ans, mais rejeté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en raison des liens de l’entreprise avec le cigarettier Philip Morris. En décembre dernier, ce dernier a cédé ses actions à l’actionnaire principal en faisant ainsi l’unique actionnaire.
La décision de Mitsubishi Chemical Group survient alors que l’entreprise «se préparait à la transition vers une production commerciale». «Au vu des changements importants qui se sont produits sur la scène vaccinale contre la COVID-19 depuis l’autorisation du COVIFENZ et à la suite d’une analyse complète de la demande actuelle à l’échelle mondiale, du contexte économique en ce qui concerne les vaccins contre la COVID-19 et des défis auxquels Medicago est confrontée dans sa transition vers une production commerciale, le groupe a décidé de ne pas poursuivre la commercialisation de COVIFEN», soutient le groupe dans son communiqué.
Dans les circonstances, «le groupe a jugé qu’il n’était pas viable de continuer à investir dans la commercialisation des produits de développement de Medicago et a donc choisi de mettre fin à toutes ses activités avec Medicago et de procéder à une dissolution ordonnée de ses affaires commerciales et de ses activités», peut-on lire.
D’ici à ce que cette dissolution soit complétée, «les activités commerciales de Medicago et ses activités régulières d’exploitation seront considérablement réduites et réorientées», explique sa société mère sans fournir de détails supplémentaires.
Sur son site web, Medicago «remercie tous ses employés pour leur engagement et leur passion». L’entreprise employait plus de 300 personnes au Canada et aux États-Unis.
En 2020, Ottawa avait offert une subvention pouvant atteindre 173 millions de dollars afin de soutenir Medicago dans le développement de son vaccin contre la COVID-19. Une promesse d’achat de 76 millions de doses avait également été conclue.
Sur Twitter, le maire de Québec, Bruno Marchand, s’est attristé de la cessation des activités de Medicago. «Quel immense dommage. Un fleuron qui s’envole. Mes pensées sont avec les familles qui ont appris une bien triste nouvelle aujourd’hui. Il faut se retrousser les manches pour conserver, à Québec, toute cette expertise dans le domaine de l’innovation en santé. Absolument!», a-t-il écrit dans un gazouillis publié vers 21h.