Une récente présentation préliminaire du projet de microdistillerie envisagé dans la salle paroissiale St.Michael n’a pas fait l’unanimité. Les participants ont salué les efforts de préservation du bâtiment patrimonial voisin de l’église anglicane de Sillery. Toutefois, ils ont soulevé des inquiétudes quant aux impacts sur la qualité de vie du quartier.
À la base, l’initiative appuyée par le diocèse anglican permettrait de donner une nouvelle vocation à l’édifice inutilisé depuis 2008. Pour sa directrice Marie-Sol Gaudreau, «c’est une occasion de pérenniser les activités dans l’église voisine. Déjà une quinzaine de projets de conversion ont été envisagés sans succès, dont du résidentiel, un CPE et une salle multifonctionnelle. Sans soutien financier gouvernemental, il s’agit de la seule proposition de revitalisation viable».
L’entreprise Cherry River suggère de reproduire un projet similaire réalisé il y a deux ans dans l’ancienne église anglicane de Magog. Dans sa description, le promoteur explique que «les activités ne prévoient pas de distillation sur place. Il y aurait assemblage de produits artisanaux pour vente locale en boutique. Le bâtiment abriterait aussi un salon de dégustation, un atelier de mixologie et une aire d’interprétation pour accueillir des visites guidées par petits groupes (max. 12) la fin de semaine».
Selon l’un des partenaires de Cherry River, Francis Delage, «l’objectif du projet consiste à conserver l’accès public au bâtiment et à préserver le patrimoine religieux. On prévoit restaurer le lieu tout en préservant l’authenticité architecturale de l’édifice. Notre intention est de s’intégrer à la vie de quartier en profitant de la proximité de la rue Maguire».
Changement de zonage préoccupant
Or, voilà justement un aspect qui préoccupe largement la cinquantaine de participants à la consultation à l’atelier d’échanges virtuel. Même si le diocèse anglican demeure copropriétaire de l’immeuble, ce qui lui confère un droit de regard sur toute transformation du concept proposé, on craint de permettre un précédent.
Car, une fois le zonage modifié pour permettre l’usage industriel artisanal avec permis d’alcool, les options sont larges dans l’avenir. Une réalité confirmée par Marie-Claude Bergeron, conseillère en urbanisme à la Ville de Québec. Pour les citoyens, c’est un pensez-y-bien.
Ils apprécient la préservation de l’intégrité de l’ensemble patrimonial dans un site déjà rétréci par ajout de maisons en rangée. Toutefois, outre un éventuel changement de zonage, des craintes persistent pour la qualité de vie en lien avec la circulation accrue et le manque de stationnement. Ce qui fait suggérer que le projet commercial pourrait mieux s’intégrer sur la rue Maguire.
Étapes à venir
Plusieurs étapes restent à franchir avant un éventuel feu vert au projet de microdistillerie. Notamment:
- Ajustements au projet (si requis)
- Projet de modification règlementaire
- Consultation publique et avis du conseil de quartier