«Dès le printemps 2023, on va baisser les impôts et continuer de remettre de l’argent dans le portefeuille des Québécois», a promis le premier ministre François Legault dans son discours d’ouverture, mercredi.
Citant Winston Churchill, il a déclaré que «c’est le courage de continuer qui compte», et a assuré que son gouvernement poursuivrait son travail pour équilibrer le budget de la province, tout en étant «généreux» envers les citoyens. En plus de rappeler l’envoi des chèques dans les prochaines semaines, le premier ministre a annoncé un crédit d’impôt de 2000$ pour les aînés de 70 ans et plus et une baisse d’impôts dès l’an prochain.
Le premier ministre mise également sur une compétence dévouée et efficace de la fonction publique de la province. «J’ai pu voir les fonctionnaires travailler en mode solution ces deux dernières années. C’est trop facile de casser du sucre sur le dos des fonctionnaires, et je vous dis un énorme merci.» Ce remerciement survient alors que le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) disait plus tôt mercredi que les salaires de la fonction publique sont toujours trop bas comparativement à leurs homologues municipaux et fédéraux.
Le discours d’ouverture du premier ministre sert à présenter ses priorités et celles du gouvernement, pour son deuxième mandat.
Prospérité et transition écologique
Pour le gouvernement Legault, la transition énergétique et la carboneutralité d’ici 2050 demeurent des objectifs de la province. «C’est gigantesque. Ça va nous demander beaucoup, mais c’est un projet emballant, et il faut embarquer!»
Pour réussir cette transition, François Legault compte augmenter à 100 térawattheures la capacité énergétique d’Hydro-Québec d’ici 2050, nécessitant la construction d’un «deuxième Hydro-Québec» et de nouveaux barrages hydroélectriques dans un délai restreint. «Partout dans le monde, on se demande comment remplacer le nucléaire et le charbon. Le solaire et l’éolien ne sont pas suffisants, et on aura des décisions importantes à prendre suite à un débat de société sur comment chercher cette énergie supplémentaire et nécessaire.»
François Legault ajoute qu’au niveau du transport, son deuxième mandat verra l’apparition de projets structurants favorisant le transport collectif. «Le projet de ligne bleue à Montréal avance, le SRB Pie-IX est en fonction, le projet de REM de l’Est avance et on veut le prolonger jusque dans Lanaudière. On peut miser sur la prospérité tout en étant respectueux de l’environnement».
Il ajoute qu’un nouveau contrat avec l’État de New York censé retirer un million de voitures sur les routes du Québec sera dévoilé sous peu.
Inquiet pour le français
Le premier ministre a terminé son discours en parlant du français. Il a insisté sur l’importance de la langue française, son déclin au Québec, et le devoir de renverser la tendance actuelle. «Que resterait-il de nous si on en venait à perdre cette richesse?», a-t-il demandé à l’assemblée.
Il s’est inquiété que le français, comme «langue parlée à la maison, entre 2001 à 2021, est passé de 82,3 à 77,5% au Québec». Il a spécifié que le cas de Montréal était le plus inquiétant. «À Montréal, on est passés de 54,6% à 48,3%. On est tombés en bas de la barre du 50% et c’est impératif pour notre nation de mettre fin à ce déclin. Je considère que c’est mon premier devoir comme chef du seul État majoritairement francophone de poser les gestes nécessaires pour assurer le maintien et la vitalité de la langue française.»
Il termine en ces termes : «On ne doit jamais oublier que le Québec est un endroit extraordinaire. Vive la nation québécoise!»