La nouvelle réserve d’infrastructures pour changements climatiques proposée par le budget 2023 de l’administration Marchand ne fait pas l’unanimité. Pendant que Québec d’abord se dit en faveur du principe malgré des questions sur les modalités, les élus de Québec 21 sont fermement opposés à ce que la Ville de Québec aille de l’avant avec une telle mesure. Si bien que les conseillers Eric Ralph Mercier et Stevens Mélançon voteront contre le budget si le fonds y demeure.
Selon le chef intérimaire de la formation, Patrick Paquet, l’élaboration d’un tel fonds pour lutter contre les changements climatiques devrait être de la responsabilité du gouvernement provincial. «On sait qu’on a des infrastructures qui sont désuètes sur lesquelles ont doit mettre des sommes supplémentaires et le maire dit qu’il crée un fonds de 300 M$ dans six ans auquel il ne veut idéalement pas toucher […] Ce n’est pas à nous de nous occuper de ça, c’est à l’Union des municipalités du Québec de négocier avec le provincial!», a martelé celui qui occupe aussi la fonction de conseiller spécial aux élus du cabinet de la deuxième opposition.
Selon les calculs de la formation politique, l’impact cumulatif de cette mesure sur le compte de taxes des citoyens atteindra 23 % en 2028. Pour financer les montants qui seront placés dans ce fonds d’ici six ans, Québec 21 craint que la Ville applique une taxe sur l’essence de 0,03 $/litre comme c’est actuellement le cas à Montréal. «L’an dernier, ça a rapporté 86 M$ de revenus à Montréal. On anticipe que le maire va nous annoncer une taxe sur l’essence dans le budget 2024 et nous ne sommes pas d’accord avec ça», s’est préoccupé M. Paquet. Du côté de l’administration, l’attaché de presse du maire Bruno Marchand, Thomas Gaudreault, a démenti qu’une telle taxe soit à l’étude.
La deuxième opposition n’apprécie pas non plus de voir que la Ville peut compter sur 329 employés de plus qu’il y a deux ans. «Ce n’est jamais arrivé dans les 15 dernières années qu’on ait une augmentation aussi grande en deux ans. Il reste encore trois ans au maire Marchand, on commence à avoir une bonne idée. Le contribuable n’a pas fini de payer! Ce sont des choix politiques. C’est au maire de dire non aux demandes d’effectifs supplémentaires», s’est indigné M. Paquet.