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À compter d’aujourd’hui, «c’est comme si les femmes travaillaient gratuitement»

Photo: iStock

«À partir du 27 novembre, au Québec, c’est comme si les femmes travaillaient gratuitement», alerte la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Alors que la date est atteinte sur le calendrier, l’organisation syndicale attire l’attention sur le fait que «malgré tout le chemin parcouru», les inégalités en matière de rémunération entre les hommes et les femmes persistent.

«Comme le signalait l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) récemment, les inégalités salariales toujours présentes font en sorte qu’à partir du 27 novembre, c’est comme si les femmes travaillaient gratuitement pour le reste de l’année, et ce n’est pas acceptable», soutient Éric Gingras, le président de la CSQ.

Vingt-six ans après l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, la CSQ appelle à poursuivre la lutte contre l’écart de salaire entre les sexes et évoque notamment la nécessité de créer des lois avec «plus de mordant» pour établir une situation égalitaire.

91% de la rémunération des hommes

Selon un récent rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), qui analyse l’évolution de la situation depuis 1998, la rémunération horaire moyenne des femmes salariées serait actuellement équivalente à environ 91% de celle des hommes. Ce ratio se situait aux alentours de 83% en 1998.

Le salaire horaire moyen des femmes s’élèverait aujourd’hui à 27,39$, contre 30,16$ pour celui des hommes, selon l’ISQ.

«Les statistiques démontrent qu’il y a du progrès dans la rémunération des femmes depuis l’adoption de la Loi, mais nous avons encore du chemin à faire pour atteindre cette équité pour laquelle nous travaillons si fort depuis des décennies», affirme Éric Gingras.

En 2022, il serait temps que toutes les travailleuses puissent avoir un salaire égal pour un travail jugé équivalent. 

Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Modifier la Loi sur l’équité salariale

Pour remédier aux écarts de salaires entre les hommes et les femmes, la CSQ demande que plusieurs modifications soient apportées à la Loi sur l’équité salariale.

La CSQ souhaite entre autres que la Loi «contraigne les entreprises retardataires et les employeurs qui ne versent pas les ajustements salariaux à procéder».

L’organisation syndicale réclame plus de pouvoir pour la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), «notamment celui d’intervenir afin que l’équité salariale soit atteinte, sans limiter le nombre d’années où les ajustements salariaux doivent être versés».

La Centrale se dit également en faveur de la mise en place d’un comité de maintien de l’équité salariale dans les entreprises. Ce dernier permettrait aux salariées de «participer aux travaux et de bonifier ceux-ci par leur expérience et leur connaissance des emplois».

«L’équité salariale, il faut plus qu’en parler, il faut la régler, et ça prend une loi avec plus de mordant pour y arriver», martèle Éric Gingras.

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