Alors que Le Journal de Québec publiait mercredi un reportage démontrant que les prix du Grand Marché de Québec sont considérablement plus élevés qu’en épicerie, la présidente de la commission d’ExpoCité, Mélissa Coulombe-Leduc, et le directeur général du Grand Marché, Steve Ross, ont livré «un plaidoyer» pour l’achat local en après-midi.
«Il faut se rappeler qu’on a créé le Grand Marché de Québec pour en faire un lieu dont la mission est d’être une vitrine pour la filière agroalimentaire locale et régionale. Le but, c’était de mettre de l’avant nos commerçants, nos artisans et nos agriculteurs qui produisent près d’ici et on trouvait ça important comme ville de donner cette vitrine-là qui met de l’avant des produits frais et locaux», a mentionné Mme Coulombe-Leduc en s’inquiétant que le reportage auquel elle réagissait et les propos des derniers jours de la conseillère municipale Jackie Smith «décourage» les citoyens de Québec de se déplacer pour y faire quelques courses.
En effet, depuis le début de la semaine, Mme Smith a déploré le «prix dispendieux» des produits offerts par les commerçants du Grand Marché. Selon elle, le Grand Marché «n’est pas conçu pour faire son épicerie». En réponse, Mme Coulombe-Leduc indique que le marché est plutôt «complémentaire» aux épiciers. «Il y a un volet santé dans notre offre. Ce sont des produits faits le jour même et qui ne sont pas produits en masse. Est-ce qu’on va acheter tout ce dont on a besoin tous les jours ici? Ce n’est pas ce qu’on demande», a ajouté pour sa part le directeur général de l’établissement, Steve Ross.
«On veut faire partie d’un parcours où parfois on va à l’épicerie, et parfois on veut des choses différentes. Dans nos trois premières années, on a même essayé de se différencier des épiciers en mettant de l’avant les produits uniques qu’on peut retrouver ici. Qui dit des produits uniques, dit aussi probablement des prix plus élevés», renchérit M. Ross en affirmant qu’il ne voit pas les épiciers comme étant des compétiteurs.
Période critique
Selon Mme Coulombe-Leduc, le cri du cœur lancé par l’administration municipale et celle du Grand Marché est d’autant plus important à cette période-ci de l’année. «On entre dans une période critique avec la période des Fêtes. C’est une période où il y a normalement beaucoup d’achalandage. Il faut qu’on se serre les coudes, qu’on encourage nos commerçants du Grand Marché. Je pense que ce n’est pas le moment de tirer dans la chaloupe. On ne doit pas décourager les gens de venir en mettant de l’avant le prix de certains produits», a-t-elle mentionné.
«Farfelu»
Tout au long du point de presse, Mme Coulombe-Leduc et M. Ross étaient entourés de plusieurs commerçants du Grand Marché. Lorsqu’interpellé par une journaliste, l’un d’entre eux, Philippe Labbé de la Laiterie Charlevoix, s’est avancé pour prendre la parole. Celui-ci a tenu à dénoncer les reportages qui ont été publiés depuis le début de la semaine. «Chez nous, ça va très bien. On est même en train d’agrandir parce qu’on n’est pas capable de répondre à la demande. De lire ce qu’on lit depuis le début de la semaine, c’est farfelu. De comparer les prix de Maxi avec ceux du Grand Marché, c’est comparer des pommes avec poires. Ce n’est pas du tout le même type de produit ni les mêmes ententes commerciales», a-t-il regretté.