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Climat: ce qu’il faut savoir sur le jargon de la COP

Rencontre COP27 ASP
Photo: gracieuseté - Agence Science-Presse

La COP27, ou 27e conférence annuelle sur les changements climatiques, se déroule du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte. Le Détecteur de rumeurs propose un survol rapide du jargon très particulier de ces rencontres qui remontent aux années 1990.

Que veut dire COP?

COP signifie «Conférence des parties» (Conference of Parties). Les parties sont en l’occurrence les pays qui sont signataires du traité où tout a commencé… C’est-à-dire la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Elle a été signée à Rio en 1992, au «Sommet de la Terre». Les pays ont commencé à tenir des COP annuelles en 1995. Dès la troisième, en 1997, certains ont signé…

… le Protocole de Kyoto, le premier traité international définissant des cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES). Il ne s’adressait qu’aux pays riches, ceux-ci se reconnaissant du coup une responsabilité dans les changements climatiques. Le Protocole de Kyoto arrivant à échéance en 2012, il lui fallait un successeur. Ce fut…

… l’Accord de Paris en 2015, le premier traité réunissant la totalité des pays. Ceux-ci s’engageaient à annoncer publiquement leurs cibles de réduction des GES. On appelle ces cibles les…

… contributions déterminées au niveau national. Par exemple, le Canada annonce qu’il réduira ses GES de 40 à 45 % d’ici 2030 (par rapport au niveau de 2005). Chaque pays a dû soumettre de telles promesses. Problème : l’Accord de Paris est…

… un accord non contraignant, ce qui veut dire que même si un pays n’atteint pas ses cibles, il n’y aura aucune pénalité à payer. La seule « contrainte » est de soumettre des promesses de réduction des GES ajustées à la hausse tous les cinq ans.

Quelle est l’utilité de promesses non contraignantes?

Elles permettent de calculer la trajectoire sur laquelle nous sommes par rapport au seuil…

… de 2 degrés Celsius ou de 1,5 degré Celsius. Ces deux chiffres, souvent cités, réfèrent à l’augmentation de la température moyenne de la planète…

… depuis la Révolution industrielle, au XIXe siècle, ce moment où l’humanité a commencé à utiliser du charbon, puis du pétrole, à grande échelle. Aujourd’hui, nous en sommes à 1,2 degré d’augmentation. Si l’on s’inquiète de ces seuils, c’est parce que les scientifiques ont identifié dans les dernières décennies

… des points de bascule (en anglais, tipping points) : au-delà de 1,5 ou 2 degrés, différents systèmes de notre planète subiront des perturbations irréversibles (glaces de l’Arctique, Amazonie, Gulf Stream, pergélisol, récifs de corail, etc.).

Que peut faire la communauté internationale pour limiter les dégâts?

Sachant qu’il y aura inévitablement des dégâts, et qu’ils seront de plus en plus coûteux, les négociations lors des COP se sont centrées sur trois cibles:

  • 1) Atténuation – Ce concept renvoie aux mesures à prendre pour minimiser les dégâts futurs. Construire des barrières anti-inondations, protéger les forêts, fermer les centrales au charbon, taxer le carbone, etc.
  • 2) Adaptation – Ce concept renvoie aux problèmes déjà en cours. Climatiser les bâtiments sensibles aux canicules, déplacer des routes ou des quartiers à risque d’être inondés, efficacité énergétique, etc.
  • 3) Pertes et préjudices – Ce concept, le plus controversé (en anglais, loss and damage), renvoie à l’idée que les pays plus riches devraient compenser les plus pauvres pour leurs pertes, puisque ce sont les pays riches qui, depuis deux siècles, ont davantage contribué au problème. Bien que le terme fasse partie des COP depuis 2013, il s’est toujours heurté au blocage d’une admission, par les pays riches, de leur niveau de responsabilité.

Dimanche dernier, dès l’ouverture de la COP27, une coalition menée par le Pakistan — où des inondations, cette année, ont touché le tiers du territoire — a fait ajouter à l’ordre du jour la question des compensations pour « pertes et préjudices ». Parallèlement, il y a aussi une pression pour alimenter…

… le Fonds vert pour le climat. Créé en 2010, il sert à financer, dans les pays en voie de développement, des projets d’atténuation ou d’adaptation. Il a été suggéré jadis qu’il devrait atteindre les 100 milliards par an à partir de 2020. Cet objectif n’a pas encore été atteint.

Cet article fait partie de la rubrique du Détecteur de rumeurs, cliquez ici pour les autres textes.

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