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Places handicapés: beaucoup de travail à faire selon le CAPVISH

Le Comité d’action des personnes vivant des situations de handicap (CAPVISH) et le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) ont lancé une vaste campagne de sensibilisation à l’importance de respecter les places de stationnements pour personnes à mobilité réduite.

Les deux organisations ont profité de la semaine québécoise des personnes handicapées pour présenter les pamphlets qui seront déposés sous les essuie-glaces des contrevenants à l’article 388 du Code de la sécurité routière. «Le fait de se stationner dans une place vouée aux personnes à mobilité réduite n’est pas seulement un manque de courtoisie, c’est une infraction qui est passible d’une amende», constate le directeur général du CAPVISH, Dominic Salgado.

Les prospectus que les agents de stationnement de la Ville de Québec et que les patrouilleurs du SPVQ distribueront permettront aux automobilistes de comprendre exactement l’erreur qu’ils ont commise.

«Il seront remis à ceux qui contreviennent au règlement, mais aussi aux automobilistes qui se stationnent sans se soucier de l’accessibilité pour les personnes handicapées. Ça peut être en se stationnant trop près de la zone délimitée, devant une rampe d’accès pour fauteuils roulants à un commerce, dans un embarcadère prévu pour faire monter les personnes à mobilité réduite ou en prenant la place handicapé sans vignette», affirme M. Salgado.

Manque de considération

L’initiative de la distribution de prospectus aux automobilistes est un produit de la volonté de fer d’une citoyenne de Québec qui a vécu des moments difficiles en raison d’un accident de voiture survenu en 2017. «J’avais toujours pu me déplacer sans problème avant mon accident, raconte Lynda Joncas. Depuis que c’est arrivé, j’ai eu à me déplacer en chaise roulante, puis avec un déambulateur et avec une canne. Ç’a été changement très difficile pour moi et c’est là que j’ai vu à quel point les gens ne faisaient pas attention aux places pour personnes à mobilité réduite.»

Elle se souvient d’une fois en particulier où elle suivait une autre voiture dans un stationnement commercial. Le conducteur s’est emparé de la dernière place à dimensions adaptées juste devant Mme Joncas.

«Il est descendu avec un sac de sport pour aller s’entraîner, poursuit-elle. Je l’ai suivi dans le centre d’achat pour lui parler de ce qu’il venait de faire. Je lui ai dit « monsieur, vous avez oublié de mettre votre vignette de stationnement » et il m’a envoyé promener de la pire des manières. Ça m’a vraiment mis en colère et j’ai commencé à distribuer des dépliants faits maison aux gens qui se stationnent « juste pour deux minutes » dans les places adaptées.»

Le CAPVISH et son président, Raynald Pelletier, ont décidé d’aider Lynda Joncas dans son combat. «Les places pour handicapés, ce n’est pas un privilège, fait remarquer l’homme qui se déplace lui-même en fauteuil roulant. Pour moi, le fait d’avoir un endroit où stationner mon auto qui m’offre la sécurité et l’espace dont j’ai besoin, c’est un moyen de me sentir inclus dans la société. Déjà qu’il n’y en a pas beaucoup, c’est très important de laisser ces cases-là aux personnes qui en ont vraiment besoin.»

Normes à repenser

Le code du bâtiment du Québec stipule que tous les stationnements de 25 places et plus doivent compter au moins 1% d’emplacements pour les personnes à mobilité réduite «situées le plus près possible de l’entrée sans obstacle du bâtiment concerné» et que «le chemin qui y mène doit être lui aussi sans obstacle». Or, ce sont désormais plus de 167 000 Québécois qui sont détenteurs d’une vignette, soit 2% de la population.

«C’est une norme qui doit évoluer pour accommoder une plus grande frange de la population. Le vieillissement prévu dans les prochaines années va encore faire grimper le nombre de détenteurs de vignettes», fait remarquer M. Pelletier.

Dominic Salgado soutient que le CAPVISH travaille en collaboration avec d’autres organismes en défense des droits des personnes à mobilité réduite afin de mettre sur pied un projet de loi en accessibilité universelle. «On attend les résultats de l’élection provinciale cet automne et on espère trouver un élu qui portera notre projet à l’Assemblée nationale.

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