Nouvelle centrale: la réorganisation du Service de police coûtera plus cher
Il fallait s’y attendre: la réorganisation du Service de police de Québec verra les coûts de ses deux mégas chantiers augmenter considérablement en raison de la pandémie.
Corridor carcéral, bureaux des juges, cour municipale, cellules temporaires: la Ville de Québec a présenté jeudi aux médias l’avancement des travaux des chantiers de la nouvelle centrale, située sur le boulevard Louis XIV, et de l’édifice F.-X.-Drolet sur la rue Du Pont. Ces deux projets sont effectués dans le cadre de la réorganisation du Service de police, qui loue présentement des bureaux dans différents locaux sur le territoire.
La nouvelle centrale de police
Le bâtiment de cinq étages abritera la majorité des équipes du Service de police, qui sont éparpillées en ce moment dans plusieurs bureaux sur le territoire. L’espace comprendra aussi un grand stationnement souterrain pour loger les véhicules de patrouille. «C’est une fierté pour moi quand je pense à tout le chemin parcouru depuis un an, a indiqué le chef de police, Denis Turcotte. Les travaux de construction vont bien, et les délais sont respectés.»
Si l’échéancier se porte bien, le budget, lui, continue de subir les contrecoups du contexte actuel. Le budget total de construction prévu était de 98,5 M$ en 2019, mais pourrait atteindre 114,3M$ selon les dernières estimations, incluant une contingence pour les imprévus en cours de chantier.
Pour expliquer l’écart, le conseiller municipal responsable de la gestion des immeubles, Steeve Verret, pointe du doigt l’inflation et l’effet de la pandémie, qui a eu des répercussions sur l’industrie de la construction. Les coûts des matériaux ont considérablement augmenté, et les délais dans les chaînes d’approvisionnement ont eu un impact sur l’organisation des travaux. Toutefois, selon les projections de la Ville, il y a peu de risques que le budget augmente encore.
Plusieurs avantages
Le chef de police voit plusieurs avantages à la nouvelle centrale, qui devrait accueillir ses premiers travailleurs au printemps 2024. «Ces infrastructures à la fine pointe de la technologie vont permettre de moderniser et d’optimiser nos manières de faire. Elles vont aussi mieux répondre à nos besoins et aux besoins des citoyens. La majorité des membres du service de police seront regroupés dans la centrale, ce qui va améliorer le travail d’équipe et la synergie.»
Rénovation de l’édifice F.-X.-Drolet
Le bâtiment patrimonial F.-X.-Drolet abritera un poste de quartier pour maintenir une proximité avec les résidents, en plus de la cour municipale et de cellules temporaires. La construction a été un réel défi architectural pour les équipes en raison de l’aspect patrimonial, des normes de sécurité à respecter et des contraintes liées à la proximité non souhaité entre les policiers, les juges et les détenus qui seront tous sous le même toit.
Les imprévus relevés lors du curetage intérieur du bâtiment patrimonial, construit en 1909, ont forcé les gestionnaires à revoir leur budget et leur échéancier. L’investissement requis pour la rénovation de l’édifice passe de 25,4 M$ à 29 M$ et son ouverture aura lieu à l’automne 2023 au lieu du printemps 2023. L’immeuble a notamment abrité une usine mécanique, des ateliers de forge, une fonderie et plus récemment, des bureaux administratifs. Selon les calculs de la Ville, il aurait été plus coûteux de construire un nouvel édifice, plutôt que de rénover celui-ci, malgré les dépassements de coûts.
La vocation de la centrale du Parc Victoria, construite en 1965, n’est pas encore définie.