Comment participer à la survie des monarques?
ÉCOLOGIE. Selon la fondation David Suzuki, la population des papillons monarques a chuté de 90% depuis les vingt dernières années en raison de la destruction de leur habitat et de l’utilisation de pesticides. Les municipalités et les citoyens peuvent contribuer à la survie de l’espèce. Voici comment.
Pourquoi s’intéresser à cette espèce? «Entre autres, parce qu’il joue un rôle clé dans la pollinisation, indique la conseillère municipale de Robert-Giffard à Beauport, Isabelle Roy. Ils sont vraiment importants.» Deux actions principales peuvent avoir des répercussions majeures sur le peuplement des monarques.
D’abord, le mieux est d’éviter l’utilisation de pesticides sur les terrains résidentiels et municipaux, qui tuent leur habitat essentiel à leur reproduction. Ensuite, les citoyens peuvent introduire dans leur jardin de l’asclépiade pour créer et maintenir un habitat propice pour le monarque et les autres pollinisateurs. «J’invite aussi les gens à planter en complément d’autres fleurs nectarifères, qui fleurissent jusqu’à l’automne, pour que le monarque ait de la nourriture jusqu’à la migration. Cela leur donne des forces. Les papillons qui naissent au Québec font le grand voyage jusqu’au Mexique, pour 5000 km. »
Certification Or à venir
Les municipalités peuvent aussi contribuer à leur survie en mettant en place des mesures efficaces pour développer des zones d’habitats qui leur sont favorables. Dès son arrivée en poste, Isabelle Roy a poursuivi les efforts. «Je suis impliquée comme bénévole auprès de la fondation David Suzuki depuis 2018 pour placer Québec comme une Ville amie des monarques. J’ai contribué à obtenir la certification Argent de la fondation il y a quelques années, qui comprend quinze mesures, en plus de placer la ville dans le cercle des leaders. Mais pour moi, le travail n’était pas fini.»
Il y a quelques semaines, la conseillère a déposé un avis de proposition pour obtenir la certification Or. L’administration de Bruno Marchand a accepté cet avis. «Ce sont des étapes importantes pour la ville, qui doit changer la réglementation afin de respecter maintenant 24 mesures», précise-t-elle.
Parmi ces mesures, mentionnons notamment le fait de retirer l’asclépiade de la liste des plantes nuisibles dans la réglementation de la ville en matière de mauvaises herbes et d’aménagement paysager, d’adopter une réglementation visant l’interdiction des pesticides nuisant aux pollinisateurs, et de planter de l’asclépiade et des plantes nectarifères indigènes dans des terre-pleins ou sur les emprises publiques.
Mouvement mondial
Lancée en 2015 aux États-Unis par l’organisme National Wildlife Federation, l’initiative Ville amie des monarques a pris son envol au Mexique et au Canada grâce aux efforts de la Commission pour la Coopération Environnementale. À ce jour, plus de 600 maires et leaders municipaux aux États-Unis se sont engagés à participer à la sauvegarde du monarque dans leur corridor migratoire.
«Ce qu’ont fait pour les monarques va bénéficier à l’ensemble des pollinisateurs».»
– Isabelle Roy, conseillère municipale
Au Québec, le mouvement a fait son apparition en juin 2017. Depuis, environ 80 municipalités ont été désignées Ville amie des monarques. «Ces papillons sont le symbole de tous les pollinisateurs. Ils sont importants dans le cycle des cultures. Ce qu’ont fait pour les monarques va bénéficier à l’ensemble des pollinisateurs», conclut-elle.
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