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Promesses électorales: «le temps commence à manquer» pour Legault

C’est une véritable course contre la montre qu’entame la CAQ en vue des élections provinciales. Le parti de François Legault a réalisé 46% de ses promesses lancées à son élection selon le Polimètre, une initiative indépendante développée par des politologues.

Le parti n’a abandonné que 4% de ses engagements. Une proportion de 28% de ses promesses est en voie d’être réalisée et 11% des promesses ont été partiellement réalisées. La proportion restante, 11%, représente des propositions qui demeurent toujours en suspens.

«C’est un bilan assez semblable à ce que l’on constate chez beaucoup de gouvernements passés au Québec, note le candidat au doctorat spécialisé en politique canadienne à l’Université de Toronto, Alexandre Fortier-Chouinard. Il y a toutefois un fort niveau possible de variation d’ici les élections.»

Au cours des dernières décennies, le gouvernement de Philippe Couillard, défait par M. Legault en 2018, avait fait bonne figure au chapitre des promesses accomplies. Les libéraux avaient accompli 59% de leurs engagements. Mais remplir une forte proportion de ses engagements n’est pas garant d’une victoire aux élections suivantes.

«Cependant, on constate dans les recherches que les citoyens peuvent éviter de voter pour un gouvernement qui a brisé des promesses importantes. Là-dessus, il semble y avoir un consensus.»

Fierté

Appelé à commenter, le cabinet de François Legault souligne son «nombre record d’engagements», qui s’élève à 251. «Nous sommes effectivement un gouvernement  hyperactif», commente l’attaché de presse Ewan Sauves. En additionnant ses promesses réalisées à celles en cours, le CAQ obtient une cote de 84%.

«On prévoit que ce score augmentera jusqu’à environ 90%, en tenant compte de ce qui découle du budget et de certaines actions prévues d’ici juin», indique M. Sauves.

«Finalement, on a traversé une crise sanitaire sans précédent, un événement extraordinaire dans un mandat, totalement hors du contrôle du gouvernement, poursuit M. Sauves. Évidemment, ça peut avoir un impact sur certains engagements.»

Mais M. Fortier-Chouinard n’adhère pas à cette théorie. «Un ralentissement a été constaté en 2020, au début de la pandémie, mais son effet n’est pas très fort. L’évolution a plutôt été constante», commente-t-il.

Beaucoup à faire

On note 27 promesses en suspens pour la CAQ. Parmi celles-ci, la poursuite d’un projet de tramway dans l’est de Montréal – devenu le REM de l’Est depuis –, le prolongement du REM d’origine à partir de la gare Du Ruisseau jusqu’au centre-ville de Laval, la révision des ratios de patients par infirmière et l’abolition du temps supplémentaire obligatoire de celles-ci (TSO).

Un total similaire de promesses a été partiellement réalisé. Du lot, on compte le prolongement de la ligne bleue à Montréal, pour lequel des investissements ont été annoncés, ainsi que la possibilité de prendre rendez-vous avec un médecin de famille sur le Web. Mais on y retrouve aussi des engagements plus abstraits. Par exemple, le gain d’autonomie du Québec vis-à-vis du Canada, une meilleure gestion des centres de la petite enfance (CPE) et la reconnaissance du rôle primordial de la forêt dans la lutte contre les changements climatiques.

La CAQ a rompu 10 de ses promesses, dont la réforme du mode de scrutin. Le parti n’est pas parvenu à réduire les listes d’attente en CPE. Il n’a pas non plus réussi à offrir plus de soins aux résidents en CHSLD.

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