Décrets octroyés sans conditions pour le tramway de Québec

TRANSPORT. Après une période d’incertitude et de remise en question de certains aspects, le projet de tramway de Québec obtient les autorisations requises. Mercredi, le conseil des ministres du gouvernement provincial a adopté plusieurs décrets, sans y spécifier de conditions. Ceux-ci permettront à la Ville de Québec d’aller de l’avant avec les prochaines étapes de son futur réseau structurant de transport en commun.

«La Ville peut ainsi lancer ses appels de propositions nécessaires au déploiement du tramway au cours des années à venir. Un premier visera à retenir les services de fournisseurs de matériel roulant. Un second sollicitera les services de fournisseurs pour la rame et les infrastructures. Il s’agit d’une étape clé dans la réalisation de cet important projet de transport collectif pour la région métropolitaine de Québec», confirme un communiqué gouvernemental.

Le gouvernement adopte aussi deux décrets nécessaires à la poursuite du projet. Le premier concerne l’autorisation environnementale. Le deuxième prévoit le versement d’une subvention additionnelle de 124M$ pour la réalisation des travaux préparatoires. «Comme évoqué dans les dernières semaines, le gouvernement, tout comme la Ville de Québec, souhaite que soient réunies les conditions de succès de ce projet. Ce succès passe notamment par son acceptabilité sociale, laquelle est la responsabilité de la Ville», prend-on soin de préciser.

Marchand satisfait et soulagé

En point de presse, le maire de Québec a accueilli avec satisfaction et soulagement l’appui ultime du gouvernement de la CAQ. Il y voit un vote de confiance envers la capacité de la Ville à mener à bien un projet qui fait appel à son expertise en aménagement du territoire. À son avis, l’appui du monde municipal en faveur du respect des compétences de chaque palier de gouvernance et la mobilisation citoyenne ont achevé de convaincre le conseil des ministres.

Bruno Marchand salue au passage l’appui du caucus régional, particulièrement le député caquiste de Chauveau, Sylvain Lévesque. «Il prend résolument position et se range en faveur du tramway. C’est ça avoir du courage politique et de la vision pour l’avenir de nos jeunes. Surtout qu’il vient d’apprendre que le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, tentera de se faire élire dans sa circonscription en faisant notamment campagne contre le tramway», a-t-il souligné.

Avantages… même pour l’auto

Outre ses attraits environnementaux, économiques et pratiques, le maire Marchand rappelle aussi les bénéfices pour la mobilité aux opposants qui craignent pour la fluidité de leurs déplacements en auto. «Avec l’arrivée de 30 000 nouveaux résidents attendus à Québec d’ici 2028, nos artères ne vont que se congestionner davantage. Ces gens-là doivent donc se réjouir, car chaque personne qui embarquera dans le tramway représente autant de voitures qui vont leur libérer le chemin.»

Plus que tout, à ses yeux, il n’était pas question de laisser passer l’occasion de bénéficier d’un investissement de 4G$ pour améliorer la ville. «Avec le dernier rapport du GIEC indiquant qu’il est minuit moins une en matière de climat, il fallait lancer ce projet de transport collectif qui réduit nos émanations de gaz à effet de serre. Si on veut pouvoir regarder nos enfants dans les yeux et leur assurer un avenir viable, le temps n’est plus à l’hésitation, mais à l’action. Il faut aller de l’avant», conclut-il.

Métro Média