MOUVEMENT. La sédentarité engendrée par le télétravail est mise au banc des accusés pour la dégradation de la santé.
Pour un grand nombre de personnes, les mouvements du corps se résument par les quelques pas effectués entre la cuisine, le salon et le bureau aménagé dans un coin de la maison pendant les journées de travail. Si la productivité au travail ne semble pas avoir d’impacts sur le télétravail, qu’en est-il sur la santé?
«La sédentarité en 2022, c’est comme la cigarette d’il y a quelques décennies, explique l’ex-athlète olympique en plongeon Sylvier Bernier. Passer huit heures devant un écran sans prendre le temps de se lever et de bouger, c’est excessivement néfaste pour la santé cardiovasculaire, ça engendre de l’hypertension et moins de mobilité, entre autres.»
Sylvie Bernier est présidente de la Table sur le mode de vie physiquement actif et de la Table québécoise sur la saine alimentation. Avec ses équipes, elle fait rayonner l’importance des saines habitudes de vie auprès des gouvernements et des organismes en proposant des solutions pour la population.
«La sédentarité en 2022, c’est comme la cigarette d’il y a quelques décennies.»
– Sylvie Bernier, championne olympique
Comment bouger plus?
Descendre au sous-sol toute la journée pour travailler est nécessaire pour le travail, mais l’est beaucoup moins pour la santé. «Les gens font moins de pas dans une journée depuis le télétravail, poursuit-elle. Et imaginez la quantité de mouvement que l’on ne fait plus! Il faut à tout prix éviter de rester assis toute la journée.»
Une simple marche à l’extérieur quelques minutes par jour apporte des effets extrêmement positifs. «En plus du corps qui se met en action, on sollicite le système respiratoire, on est dehors et on est exposé à de la vraie lumière, ce qui est très positif», indique la championne olympique. Elle suggère d’ailleurs de bouger un peu tous les jours pour améliorer la concentration et la mémoire, et pour favoriser une humeur positive. «Avant de s’assoir au bureau, sortons dehors, même si c’est une petite marche de 10-15 minutes. Personnellement, je laisse toujours mes bottes sur le tapis d’entrée pour me faire penser de sortir.»
L’ex-athlète explique aussi que respirer profondément par le ventre quelques minutes par jour soulage le système nerveux. Elle suggère de monter et descendre les escaliers quelques fois, de laisser traîner une corde à danser ou de s’étirer sur un tapis de yoga pour mettre son corps en mouvement. «Les rencontres virtuelles qui s’enlignent pendant la journée sont vraiment néfastes. Lorsque c’est possible, on peut marcher dehors tout en suivant la discussion pour annuler les effets de la sédentarité. On peut aussi travailler debout ou sur un ballon pour changer de position. Et pourquoi ne pas chanter fort et danser dans son salon pendant les pauses? Ça aussi ça fait du bien!»
L’auto-compassion comme moteur à la motivation
Est-ce qu’on s’aime assez pour s’offrir ce temps de bien-être? «Je termine toutes mes conférences sur le sujet de la compassion. Une fois que la routine et la discipline sont installées, s’activer est difficile à enlever parce qu’on veut vivre les bienfaits tous les jours. Bouger, c’est un cadeau à s’offrir à chaque fois», conclut-elle.