Des opérations logistiques centralisées pour le CHU de Québec
Le CHU de Québec−Université Laval a officiellement inauguré les locaux de sa nouvelle plateforme clinico-logistique (PCL) mercredi. Ceux-ci permettent de centraliser la grande majorité des opérations pharmaceutiques, des services alimentaires ainsi que de l’entreposage et de la distribution des fournitures dont ont besoin les cinq hôpitaux de l’organisation.
Situé sur le boulevard Armand-Paris dans le secteur industriel de Beauport, le centre a nécessité des investissements de 70M$ dans le cadre du projet de nouveau complexe hospitalier (NCH). Il est d’une superficie de 8 020 m2. Une centaine de personnes se partagent des quarts de travail s’étalant entre 5h à 0h. Des emplois y sont d’ailleurs toujours disponibles.
Bien qu’il ne soit pas localisé à un endroit central par rapport à l’ensemble des établissements du CHU, l’emplacement représentait une bonne opportunité. «Le terrain représentait le meilleur choix en fonction de la superficie. Il est aussi localisé près des autoroutes, c’est avantageux pour desservir les établissements», a mentionné le directeur général du bureau de projet du NCH à la Société québécoise des infrastructures (SQI), Robert Topping.
La stratégie logistique mise de l’avant par la PCL permet de libérer des espaces et du personnel dans les établissements de soins puisque les tâches qui sont réalisées dans les nouveaux locaux étaient auparavant réalisées dans chacun des sites. Selon le CHU, cette nouvelle forme d’organisation intégrant notamment la robotisation de certaines tâches pharmaceutiques est non seulement une première dans la province, mais aussi au pays.
Une pharmacie à la fine pointe de la technologie
Sur place, la plupart des médicaments des patients hospitalisés sont préparés à l’avance sous forme de piluliers ensachés couvrant une période de 24 heures. Pour y arriver, trois robots pouvant accueillir chacun jusqu’à 36 000 doses unitaires sont utilisés. «Le robot est entièrement autonome pour l’emballage, l’inventaire, la gestion des lots, des dates d’expiration, etc. […] le robot a aussi l’intelligence de rejeter lui-même sa production si celle-ci n’est pas conforme», a révélé le pharmacien Guy Monfette. Cette méthode de travail permet ainsi d’éviter que chaque préparation soit validée par un pharmacien comme c’est le cas dans les pharmacies de quartier. Un local adjacent, entièrement stérilisé, sert pour sa part à la préparation des solutions intraveineuses. Ces dernières sont congelées avant d’être transportées vers les différents centres hospitaliers.
La pharmacie du centre logistique emballera plus de 5M de doses par année grâce à ces nouvelles installations.
3300 différents produits en inventaire
Du côté de l’entrepôt, plus de 3300 produits sont prêts à être distribués. L’espace couvre 35 000 pieds2 et bénéficie d’une hauteur de 28 pieds. Deux systèmes d’entreposage vertical (appelés VLM) permettent également de réduire de plus de 90% la surface nécessaire pour ranger l’ensemble de la marchandise.
Les commandes sont personnalisées pour chacun des locaux de chacun des hôpitaux. Certaines fournitures de bureau ou produits médicaux ne transitent toutefois pas par la plateforme clinico-logistique puisqu’ils sont exclusifs à un établissement en particulier. «Nous n’avons pas avantage à garder ces fournitures ici pour finalement les envoyer à un seul site», a justifié le chef de service à l’entreposage et à la distribution, Benoit Bisson.
S’alimenter, c’est important
Comme la plupart des patients hospitalisés doivent être nourris, le CHU a également centralisé la préparation des repas dans ses nouvelles installations de Beauport. Évidemment, certains produits qui exigent d’être servis bien frais, comme les rôties ou les omelettes, sont toujours produits à même les cuisines des cafétérias des hôpitaux. «Ce qu’on va faire ici, ce sont les mets principaux qui sont offerts au choix dans le menu des patients, on peut penser aux soupes, à la lasagne, aux pâtés chinois et aux desserts. On va aussi faire les mets qui sont dans les tables chaudes des cafétérias, tout comme leur comptoir à salade», a décrit Caroline Groleau, chef des services alimentaires de la PCL. Ces repas sont ensuite réchauffés dans les hôpitaux.
Les locaux des services alimentaires hébergent également une salle dédiée à la recherche et au développement. Des stagiaires en nutrition y sont appelés à tenter d’améliorer les produits servis par les équipes du CHU.