18 étages qui ne passent pas à Limoilou
Le conseil de quartier du Vieux-Limoilou a probablement connu sa plus grande participation depuis longtemps, le 17 janvier dernier. Le groupe immobilier ACERO, qui s’est porté acquéreur de l’église Saint-François d’Assise, a présenté son projet de tour de 18 étages devant les citoyens inquiets, voire mécontents, dans certains cas.
Photo gracieuseté
De façon générale, les résidents du quartier ont salué le travail du promoteur qui a présenté un très beau bâtiment, mais ne veulent pas d’une tour chez eux. Son nom, «Le Hedley», nommé en l’honneur de William Hedley Anderson, l’un des bâtisseurs de Limoilou, a également été critiqué par certains citoyens.
«Ce type de projet n’a pas sa place dans un quartier résidentiel et familial», a mentionné l’une des citoyennes, Monique Lapointe, applaudie par ses voisins et concitoyens. La densification de la circulation automobile fait notamment partie des inquiétudes soulevées, en raison des 119 cases de stationnement qui seraient disponibles dans le sous-terrain de l’édifice.
Le bâtiment comporterait une base de deux étages à vocation commerciale, sur laquelle un toit végétal serait aménagé. Les seize étages de la tour accueilleraient 103 unités locatives de type 3 ½ et 4 ½. Ces logements seraient disponibles entre 900$ et 1 600$, un prix qui a été noté comme non accessible à la majorité de la population limouloise.
Le promoteur et associé, Benoit Raymond, a tenté, lors de son exposé, de rassurer la population quant à l’ensoleillement, la préservation des arbres et l’impact du vent sur les piétons tout en mentionnant que, de l’enveloppe totale, 1% sera attribué à une œuvre d’art qui «représenterait l’histoire des lieux».
Un concours sera mis sur pied, en collaboration avec le Cégep Limoilou, si «Le Hedley» franchit les étapes de consultations publiques pour en changer le zonage. Le règlement actuel permet la construction d’immeubles de cinq étages, une hauteur jugée acceptable par la plupart des citoyens présents lors de la présentation du projet.
«Ce n’est pas une petite dérogation que vous demandez», a relevé l’ancien président du conseil de quartier, Maxime Guérard, qui a lancé à la blague qu’il n’aurait jamais cru se trouver un jour derrière ce micro pour s’opposer à une nouvelle construction.
Le président du conseil de quartier, Raymond Poirier, a jugé important de rappeler qu’il ne s’agissait que d’une présentation réalisée de bonne foi par le promoteur, et pas d’une consultation publique formelle.
Photo TC Media – Marie-Pascale Fortier