«Être en colère contre qui?»
TÉMOIGNAGE. 8h00 ce matin devant le périmètre de sécurité sur le Chemin Sainte-Foy, Abdallah Tazi était toujours en attente de nouvelles de ses amis, qui s’étaient réunis à la mosquée hier soir. Près du périmètre de sécurité, il espérait en apprendre un peu plus sur les événements. «C’est sûr que je les connais tous», s’attriste-t-il, en faisant référence aux victimes.
La communauté musulmane est tissée serrée à Québec et cette mosquée touchée par l’attentat n’était pas seulement un lieu de prière, mais aussi un lieu de rencontre et d’échange.
Toutefois, il estime que ça ne sert à rien d’être en colère contre les gens qui ont commis ce geste. «Être en colère contre qui?», se questionne M. Tazi qui croit plutôt qu’il faut faire preuve de calme, et mettre en place des mesures de sécurité.
«Il peut y avoir des méchants, peu importe la religion», ajoute l’homme qui croit que «le message de Trump nourrit les actes de haine».
«On veut vivre dans cette société. On contribue à son développement culturel et économique, il n’y a pas de raison que les gens nous détestent», se désole M. Tazi.
Une surprise totale
Pour Zouhair Ait-Faraji, un Marocain qui a choisi Québec il y a dix ans, un seul mot résume les sentiments qu’il ressent quelques heures après cette tragédie: «pourquoi?»
Celui qui a fréquenté différentes mosquées de la Vieille-Capitale, dont celle de Sainte-Foy, n’aurait jamais pu concevoir qu’une telle chose se produirait. «Ce qui m’a surpris, c’est que je me sentais en sécurité. Je n’arrête pas de me demander le pourquoi d’un acte comme ça.»
Zouhair Ait-Faraji affirme connaître au moins l’une des victimes. «Je connais quelqu’un qui est décédé. Il m’a coiffé les cheveux à plusieurs reprises. C’était quelqu’un de très jovial», conclut-il.
Avec la collaboration de Mathieu Turgeon