«Ce sera la fin» du Golf Beauport, annonce Marchand

Plaidant avoir «les mains liées» par la loi, le maire Bruno Marchand a annoncé mardi en pleine séance du conseil municipal que l’été 2023 serait bel et bien le dernier été du Golf Beauport, et ce même s’il s’était fermement engagé à sauver le terrain lors de la campagne électorale d’octobre 2021.

«Il y avait une volonté de voir ce qui pouvait être fait dans ce dossier-là, qui n’en était pas un simple. On savait depuis plusieurs mois qu’une demande du Centre de services scolaires (CSS) des Premières-Seigneuries allait arriver, afin d’avoir un terrain pour la construction d’une nouvelle école primaire et d’une nouvelle école secondaire sur le territoire de Beauport. On a effectivement reçu cette demande», a d’abord expliqué le maire en soulignant que le terrain sur lequel se trouve le Golf Beauport appartient à la Ville de Québec et que le bail de l’entreprise vient à échéance à l’automne 2023.

«Le terrain du golf correspond aux besoins exprimés auxquels nous sommes obligés de souscrire», a-t-il poursuivi en assurant «avoir remué ciel et terre» pour trouver une autre option de terrain à céder au CSS. «Nous n’avons pas d’autres alternatives. La loi est claire, les municipalités doivent fournir gratuitement un terrain pour l’agrandissement ou l’implantation de nouvelles écoles. Les seuls terrains qu’on possède et qui répondent aux espaces et aux enjeux demandés sont ceux du golf. Nous devons donc céder une partie du terrain. Ce n’est pas notre volonté, ce n’est pas notre choix. C’est une obligation. Malheureusement, ce sera donc la fin du golf», a-t-il annoncé en répondant à des questions de citoyens.

Responsable des sports au comité exécutif et conseiller municipal de Sainte-Thérèse-de-Lisieux, Jean-François Gosselin, s’est montré déçu de devoir en arriver à ce résultat. «Nous avons les mains liées, la loi est claire. C’est triste et dommage. D’autres options existent. Le gouvernement possède lui-même des terrains à proximité et nous avons besoin d’une école secondaire dans le nord de Beauport», a-t-il noté dans un échange SMS avec Métro en pointant notamment une portion des terres des soeurs de la Charité situé en bordure du boulevard Louis-XIV et de la rue Blanche-Lamontagne.

En contrepartie, Bruno Marchand a affirmé avoir mandaté M. Gosselin et la conseillère Marie-Pierre Boucher afin de trouver une nouvelle mission de loisirs à la portion de terrain qui ne sera pas cédé au CSS. «Ce qu’on veut faire, c’est que les familles puissent compter sur de nouveaux équipements pour avoir des services de proximité près de chez eux, accès à la nature, accès aux arbres et accès à un parc, mais ça ne pourra pas être un golf.»

Le propriétaire pas informé

Contacté par Métro, le propriétaire du Golf Beauport, Jacques Bélanger Jr, n’avait pas été informé des récents développements concernant l’avenir de son entreprise. «On savait que notre bail se terminait à la fin d’octobre depuis 2019, mais le maire avait promis qu’il allait sauver le golf. Les discussions n’avançaient pas, donc j’avais avisé nos clients habituels que c’était possiblement notre dernière année. Vous venez de m’apprendre que les terrains allaient être cédés, a-t-il laissé tomber. J’ai les bras cassés. On faisait beaucoup de choses pour le Centre communautaire Le Pivot et on donnait beaucoup de sous. Je ne sais pas si on va pouvoir faire quelque chose cette année».

De leur côté, le conseiller local, Stevens Mélançon et la conseillère du district voisin de Robert-Giffard, Isabelle Roy, n’en revenaient pas d’apprendre la nouvelle en plein conseil municipal. «Je n’ai rien vu de concret pour de nouvelles écoles dans notre arrondissement aujourd’hui au budget provincial. Où est l’urgence?», s’est questionné M. Mélançon. «On ajoute de la pression sur la rivière Beauport. Personne n’est contre les écoles, mais on pense qu’ils ne sont pas allés au fond des possibilités. On peut agrandir les écoles existantes autant par l’intérieur que par l’extérieur. Ça fait des mois qu’on demande des informations sur les projets d’école à Beauport et on apprend ça en conseil de ville. Je trouve ça un peu cavalier», a ajouté Mme Roy.