Les dessous d’une opération déneigement
Lundi soir, au lendemain d’une fin de semaine ayant laissé autour d’une quinzaine de centimètres sur la région de Québec, les équipes de la ville ont procédé à une première soirée d’enlèvement de la neige dans les rues de la capitale. Pour l’occasion, les journalistes ont été invités à découvrir les coulisses de cette soirée. On vous amène avec nous!
19h00
Garage municipal de l’avenue De Lestres
Notre soirée débute au garage municipal de l’avenue De Lestres. De là, une partie des équipes de la ville affectée à l’opération qui se déroulera jusqu’à 7h mardi matin prendront la route une heure plus tard. Avant le grand départ, les opérateurs de machinerie prennent connaissance des parcours qui leur sont attribués pour la soirée et font les vérifications d’usage sur les équipements qui sont les mêmes que ceux utilisés pendant la journée. Ils doivent notamment s’assurer que la machinerie n’est pas brisée et que le dispositif de sécurité permettant l’arrêt d’urgence des têtes de souffleuse par le guide qui précède la souffleuse fonctionne correctement. C’est aussi le moment où les chefs d’équipes sont informés des particularités de leur parcours.
Comme il s’agit de la première soirée d’opération d’enlèvement de la neige après les précipitations de la fin de semaine, les parcours attribués se concentreront sur les voies de circulation prioritaires selon la Politique de viabilité hivernale de la Ville. Ici, on peut penser aux artères principales ou commerciales avec présence de trottoir, aux rues près des écoles, aux zones à moyenne ou haute densité résidentielles.
20h00
Garage municipal de l’avenue De Lestres
C’est le grand départ pour les équipes municipales qui couvriront le secteur de l’arrondissement de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge. Au cours de la soirée, six équipes de la Ville et 22 «camions-artisans» dont le travail est d’amener la neige soufflée jusque dans les dépôts à neige parcourront les rues de cet arrondissement. À ces équipes s’ajoutent également celles des sous-contractants qui se sont vu attribuer la responsabilité de diverses zones en début de saison.
Sur place, le contremaitre Antoine Boucher-Grenier ainsi que les directeurs Éric Grondin et Yves Paré nous expliquent que les bris et changements d’accessoires peuvent retarder les opérations puisqu’ils causent des délais variables et parfois imprévus. Ces bris sont réguliers et sont souvent causés par des débris caché dans la neige ou encore par des morceaux de glace. Le froid peut aussi causer des problèmes aux divers systèmes hydrauliques des appareils. D’ailleurs, le plan de la soirée offerte aux journalistes sera modifié à deux occasions en raison du bris d’une niveleuse et d’un souffleur à proximité de l’autoroute Duplessis.
20h45
Garage municipal de la Rue Marie-de-l’Incarnation
Peu avant 21h, les remorqueurs et agents de stationnement qui ont le mandat de faire respecter les interdictions de stationnement dans les rues se rassemblent au garage municipal de la Rue Marie-de-l’Incarnation. En cette première nuit d’opération déneigement, les équipes de déneigement peuvent compter sur 46 remorqueurs et une vingtaine d’agents de stationnement pour déplacer les véhicules qui sont toujours stationnés en bordure de rue malgré les feux clignotants annonçant l’interdiction de stationner en vigueur ainsi que les avertissements auxquels il est possible de s’abonner par courriel ou texto.
Les parcours de déneigement prévus au cours de la soirée sont communiqués aux remorqueurs puis ceux-ci se déploient d’abord dans les arrondissements où les interdictions entrent en vigueur plus tôt avant de revenir vers le centre-ville où les interdictions commencent plus tard. Dès 21h, certaines interdictions entrent en vigueur. À ce moment, les remorqueurs ont droit d’agir sur les territoires qui leur ont été attribués. Ils n’ont pas besoin d’attendre que la machinerie soit arrivée dans le secteur pour déplacer les véhicules qui s’y trouvent. Ainsi, un véhicule pourrait être remorqué à 21h15 si une interdiction entre en vigueur à 21h sur la rue où il se trouve même si la machinerie n’y arrive que beaucoup plus tard dans la nuit. La Ville précise qu’elle rémunère ses remorqueurs à l’heure afin d’éviter que ceux-ci se dépêchent pour effectuer le plus grand nombre de remorquages possible, et brisent des véhicules en voulant aller trop rapidement.
Malgré la planification, il arrive que le nombre de remorques ne soit pas suffisant pour déplacer l’ensemble des véhicules qui devraient l’être. Lorsque cette situation arrive, les agents de stationnement sont autorisés à donner des constats d’infraction sans remorquage dans un objectif dissuasif pour la prochaine interdiction. D’ailleurs, le directeur de la division gestion du déneigement et entretien des voies de circulation, Éric Grondin, indique qu’en moyenne, entre 300 et 400 remorquages ont lieu lors des soirées de déneigement. M. Grondin a aussi profité de l’occasion pour implorer les citoyens de ne pas placer leurs bacs de recyclage ou de déchets sur le trottoir ou dans la rue lors d’opération. Par ailleurs, il encourage les résidents de Québec qui font appel à un déneigeur privé de garder leur voiture dans leur entrée lorsque possible lors de précipitation qui nécessite le passage des grattes de jour puisque les voitures dans la rue nuisent aussi aux activités qui ont lieu pendant la journée.
22h30
Dépôt à neige De la Jonquière
Après avoir observé des équipes de déneigement dans les rues du plateau de Sainte-Foy, on se dirige vers le plus grand dépôt à neige du territoire de la ville. Situé en bordure de l’avenue Saint-Sacrement près du boulevard Wilfrid-Hamel dans l’arrondissement des Rivières, il s’agit du dépôt de la Jonquière. Ici, comme dans les cinq autres dépôts à neige de Québec, les camionneurs viennent déposer la neige qui a été soufflée dans leur benne quelques minutes auparavant. Et attention, ça roule! Pendant la nuit de lundi à mardi, on y attendait plus de 2000 voyages! Dans une saison, ce dépôt peut recevoir jusqu’à 1,2 million de mètres cubes de neige… et il est fort probable qu’il en reste au sol lors du début de l’hiver d’après!
Sur place, on retrouve deux plateaux. Le premier est destiné aux semi-remorques et des souffleuses spécialisées replacent la neige qu’ils y déposent. Le second s’adresse aux camions de dix ou douze roues. Sur celui-ci, ce sont des tracteurs à chenilles qui poussent et entassent la neige.